MIRAGES – LES MILIEUX ARIDES ET LEURS MARGES : DYNAMIQUES, OCCUPATION, EXPLOITATION
Coordinatrices : Louise Purdue et Lamya Khalidi
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Positionnement et enjeux scientifiques
Dans notre contexte global, de plus en plus de zones sont menacées par la désertification. Entre rareté, diminution et surexploitation des ressources, modification des systèmes socio-économiques, voire augmentation de la population, les espaces arides, ainsi que leurs marges, sont des socio-écosystèmes extrêmement fragiles. Alors que de nombreux projets visant à améliorer notre connaissance et la préservation de ces espaces se sont développés, la dimension temporelle, essentielle pour atteindre ces objectifs, reste lacunaire. MIRAGES vise donc à discuter et croiser des données environnementales, socio-environnementales, culturelles et socio-économiques pour mieux comprendre, de l’échelle locale, interrégionale à globale, les dynamiques propres à ces milieux, qu’elles concernent leur évolution « naturelle » ou leur anthropisation, en considérant tout à la fois les forçages qui les ont façonnés, la pluralité et les modalités de leur occupation/exploitation, et l’adaptation des communautés humaines à leurs contraintes et leurs potentiels. Les zones géographiques étudiées couvrent les zones désertiques chaudes situées entre 20° et 33° de latitude Nord et Sud (BWh- classification Köppen). Il s’agit plus précisément de la région Afrique du Nord-Moyen Orient (MENA), qui s’étend du Maroc à l’Iran en passant par la péninsule arabique et la Corne de l’Afrique, et qui partage des similitudes culturelles, économiques et environnementales. Les espaces désertiques nord- et sud-américains seront également intégrés aux réflexions du GR.
La caractérisation des environnements, des climats et des milieux est au coeur de cet axe. Les travaux porteront notamment sur les rythmes et les temporalités des changements environnementaux (climatique, hydrologique, etc.), et étudieront leurs impacts sur la physionomie et la dynamique des paysages, des ressources disponibles et de la biodiversité (diffusion, rétraction, stabilité).
Cet axe explorera les questions de l’exploitation et de l’usage des espaces liminaux et périphériques à faible biodiversité versus les espaces à forte biodiversité (agriculture, élevage/pastoralisme, arboriculture, prédation-chasse-cueillette). Les systèmes techniques et, plus généralement, la gestion des ressources (faune/flore/eau/sol) seront considérés dans le temps et l’espace en lien avec les stratégies de maintien de la biodiversité. La question centrale des îlots d’occupation sera analysée dans l’espace, en parallèle à celle de l’évolution des degrés d’aridité (latitude).
Comment les sociétés se sont-elles approprié l’espace et ont peuplé ces zones arides et quelles sont leurs spécificités ? On s’intéressera ici aux processus d’adaptation des populations vivant dans les milieux arides, c’est-à-dire à leur durabilité/résilience, ainsi qu’aux ruptures et mutations socio-environnementales (type, forme et fréquence) : construction/perte de la biodiversité, migrations. Ces questionnements passent nécessairement par des travaux interdisciplinaires visant à restituer les territoires, les dynamiques socio-économiques et les identités culturelles. L’analyse de la mobilité, des contacts entre groupes et des transferts (peuplement / systèmes techniques / échanges) permettra notamment de s’interroger sur la pluralité des adaptations et les degrés de mobilité (sédentarité/nomadisme), la circulation des ressources et les échanges à longue distance. Une attention particulière sera portée au statut des espaces « marginaux » (périphéries ou centres ?) mais aussi des zones-refuges comme lieux potentiels de sédentarisation précoce.
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