SOCCA – SOCIETES DE CHASSEURS-CUEILLEURS : DIVERSITE, ADAPTATIONS, EVOLUTIONS 

Coordinateurs : Auréade Henry et Antonin Tomasso

Périmètre scientifique, problématiques et objectifs 

Au fil du temps, les groupes humains dont la subsistance repose, exclusivement ou en grande partie, sur l’utilisation de ressources sauvages ont développé des stratégies diversifiées dans lesquelles la mobilité et la saisonnalité jouent souvent un rôle fondamental. Le Groupe de Recherche SOCCA s’inscrit dans une double perspective qui porte sur les spécificités et la diversité des sociétés de chasseurs-cueilleurs préhistoriques ou historiques à travers des approches ancrées dans le temps long (ou très long). L’objectif fédérateur de ce GR est de penser la manière d’aborder, au plan archéologique, l’identité de ces sociétés et la nature de leurs relations au milieu, que ce soit par la production de données primaires, le développement de nouvelles méthodes ou l’élaboration de nouveaux paradigmes. 

Les nombreux terrains d’étude investis par les membres du groupe (Europe et bassin méditerranéen, Afrique de l’Est et du Sud, Proche-Orient, Nord-Est asiatique et Amérique du Nord) et la large diachronie embrassée par ces travaux (du Pléistocène moyen à l’Holocène récent) constituent un cadre privilégié pour interroger, à partir de traits communs tels que la prédation et la mobilité, la variabilité des relations humaines à l’environnement, c’est-à-dire l’ensemble des liens que les groupes ont pu tisser avec les composantes biotiques et abiotiques du milieu. Aux échelles locale et régionale, l’enjeu est de questionner les mécanismes qui sous-tendent la diversité à travers la variabilité des assemblages (bio)archéologiques, des territoires et des comportements techniques, symboliques et économiques. Quelles sont la temporalité et l’ampleur de ces variations, et que signifient-elles au plan social ou culturel ? 

Face à des échelles de temps et à des documentations contrastées, l’enjeu est d’élaborer des cadres de compréhension permettant d’ordonner les phénomènes culturels et environnementaux dans le temps et dans l’espace, de permettre leur intégration dans des cadres de lecture communs et d’en reconstituer les trajectoires. Cet axe vise donc à réduire les angles morts des recherches en renforçant les efforts engagés dans la datation des archives sédimentaires, archéologiques et paléoenvironnementales, dans l’élaboration ou la redéfinition des cadres (bio)stratigraphiques et chronoculturels locaux à régionaux.

À travers l’étude des systèmes techno-économiques et symboliques, l’objectif est de replacer les interrelations humains-milieux dans une perspective territoriale. L’identification des systèmes de mobilité, notamment via la fonction des occupations et les indices saisonniers ainsi que leur articulation avec les réseaux de circulation, sont au coeur de cette démarche. Ces recherches s’appuient sur la mise en dialogue des analyses géomorphologiques, archéozoologiques, isotopiques, archéobotaniques, biomoléculaires, cémentochronologiques, paléogénomiques et techno-économiques (e.g. caractérisation et étude des réseaux de transferts matériels ; analyse technico-fonctionnelle des industries lithiques et des vestiges d’origine organique ; différentes approches bioarchéologiques). Une réflexion plus générale concernant la variabilité des trajectoires sociétales sera développée à la lumière des paramètres environnementaux, mais aussi du type de société (prédation « pure », économies mixtes avec pastoralisme et/ou agriculture) et des interactions entre groupes (territoires, réseaux de transferts matériels). Par-delà la diversité des contextes approchés par ces recherches, l’accent sera porté sur l’émergence de certains phénomènes et sur les périodes de transition (dynamiques des peuplements, confrontations aux contextes glaciaires ou interglaciaires, mésolithisation) ainsi que sur la confrontation des modèles socio-économiques de chasse-collecte à des environnements contrastés.

Indispensable à la création de nouvelles grilles de lecture des vestiges anthropiques, bio- et géo-archéologiques, le développement de référentiels actualistes et ethnoarchéologiques fait partie intégrante des recherches du GR SOCCA, que ce soit pour l’étude des biomatériaux (analyses isotopiques et biomoléculaires, morphométrie, cémentochronologie…), des géomatériaux (pétroarchéologie) et des techniques (analyse 3D, amélioration des techniques de microscopie). Le développement et le renforcement de ces référentiels s’appuie sur le recours à l’expérimentation, à l’ethnoarchéologie ou encore à la robotique pour affiner nos interprétations des gestes, des comportements et des climats du passé.
Chronologie
Pléistocène Holocène
Régions
Europe Proche-Orient Bassin Méditerranéen Afrique de l’Est Afrique du Sud Nord-Est Asiatique Amérique du Nord
Disciplines
Anthracologie Technologie lithique (inclus Pétroarchéologie et Tracéologie) Technologie osseuse Archéozoologie Géomorphologie Radiométrie
Mots-clés
Chasseurs-cueilleurs Systèmes techniques Paléoenvironnements Territoires Mobilité Aires culturelles Adaptations Chronostratigraphie Biodiversité
Programmes et Projets de recherche portés par le CEPAM

Derniers événements du groupe de recherche

Dernières actualités du groupe de recherche