Le 8e séminaire scientifique et technique de l’Inrap sera organisé par la direction scientifique et technique (DST) de l’Inrap, en partenariat avec le Laboratoire de Mesure du Carbone 14 (LMC14), plateforme nationale rattachée au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE). Il sera consacré au recours aux datations absolues (ou « chronométriques ») en archéologie.
Les datations absolues sont devenues indispensables à la recherche archéologique. Leurs résultats permettent de caler les chronologies sur l’échelle du temps. Elles précisent la durée des phénomènes historiques en œuvre et situent dans le temps les événements du passé.
La découverte de la décroissance régulière au fil du temps de la radioactivité du carbone 14 et de son usage comme « chronomètre » pour estimer l’âge des matériaux soumis à datation a été une petite révolution à l’orée des années 1950. Combinées avec d’autres méthodes dites relatives comme la stratigraphie, la sériation et la typologie, la datation par le radiocarbone a en effet modifié profondément notre connaissance du passé. Depuis, la recherche a permis de considérablement affiner la fiabilité et la précision des résultats. Parallèlement, d’autres méthodes ont été développées en lien avec la diversification des matériaux mis au jour (dendrochronologie, Potassium-Argon, Uranium-Thorium, archéomagnétisme, thermoluminescence et luminescence stimulée optiquement…). Avec le développement de l’archéologie préventive, la masse de données accumulées est aujourd’hui considérable et nécessite de s’interroger sur la manière de gérer et de rendre accessible ces données. Par ailleurs, l’analyse d’un grand nombre de datations relatives à un phénomène culturel ou à la diffusion d’un type d’objet permet de traiter l’information à l’aide de la statistique et de manière géographique, offrant ainsi de nouvelles perspectives de recherche.
La mise en œuvre de ces méthodes, en archéologie, se traduit généralement par le recours à des chercheurs spécialisés dans d’autres disciplines (biologie, chimie, sciences de la Terre, physique nucléaire…) ou à des archéomètres formés dans les laboratoires. La multiplicité des acteurs et des compétences mises à contribution est grande, même au sein de la communauté archéologique, et il était donc important, pour l’Inrap, de proposer un lieu de rencontre interdisciplinaire, d’échanges d’expérience et de réflexion sur l’avenir de ces méthodes et des collaborations qu’elles impliquent.
Il s’agit de réfléchir, collégialement, sur l’évolution des protocoles de terrain (échantillonnage), les actions de sensibilisation ou de formation à entreprendre et la nécessité de centraliser et de partager les résultats. Enfin, ces rencontres seront l’occasion d’aborder les différentes approches méthodologiques et d’évaluer leurs atouts ou faiblesses.
Appel à communications et à posters
Les présentations proposées pourront concerner les domaines et aspects suivants :
Les datations absolues : méthodes, évolutions, laboratoires 2. Que dater et dans quel objectif ?
Modalités d’échantillonnage et de traitement des échantillons
Gestion des données : archivage, bases de données
Traitement statistique des données
Echange, diffusion et réutilisation des résultats
Les propositions de communications orales ou de posters doivent être envoyées, par courriel, avant le 23 septembre 2024, à l’adresse : carine.carpentier@inrap.fr. Pour ce faire, merci de fournir les éléments suivants : titre de la présentation, nom et coordonnées du ou des auteurs, résumé et mots clés (au format texte).
Le comité scientifique vous fera part de son avis dans les plus brefs délais. Si votre présentation est acceptée, elle sera suivie d’une publication, sous forme d’article, dans le carnet de recherche Inrap dédié à la restitution de ses séminaires : https://sstinrap.hypotheses.org/. À noter que les communications feront l’objet d’une captation vidéo, ainsi que les discussions qui suivront.
Comité d’organisation
Beck Lucile (LMC14, UMR 8212 LSCE)
Bouiron Marc (Direction scientifique et technique, Inrap, UMR 7264 CEPAM)
Carpentier Carine (Direction scientifique et technique, Inrap)
Cottiaux Richard (Direction scientifique et technique, Inrap, UMR 8215 Trajectoires)
Delqué-Količ Emmanuelle (LMC14, UMR 8212 LSCE)
Féret Sophie (Direction scientifique et technique, Inrap, UMR 7041 ArScAn)
Comité scientifique
Beck Lucile (LMC14, UMR 8212 LSCE)
Bertran Pascal (Inrap, UMR 5199 PACEA)
Bouiron Marc (Direction scientifique et technique, Inrap – UMR 7264 CEPAM)
Delqué-Količ Emmanuelle (LMC14, UMR 8212 LSCE)
Féret Sophie (Direction scientifique et technique, Inrap, UMR 7041 ArScAn)
Girardclos Olivier (Université de Franche-Comté, UMR 6249 Chrono-environnement)
This international conference, to be held in Siena in April 2025 aims to attract researchers, mainly philologists, linguists and philosophers interested in ancient practices of etymologizing in Ancient Greek and Byzantine literature. It is promoted by the International Association ETYGRAM (http://www.cepam.cnrs.fr/etygram/) devoted to the study of indigenous (or “emic”) ancient Greek etymologies and follows three editions in 2016, 2018, 2021. The ancient Greek conception of etymology is fundamentally different from our modern one and has a much broader meaning. To start with, it allows a rather exceptional plasticity (see, e.g., Plato’s Cratylus) as far as semantic paronomasia is concerned. As ancient scholars understood it, etymology is chiefly a dynamic process aiming at suggesting semantic correlations between words based on phonetic similarities, with a momentous heuristic power. This intellectual game, a very serious one at that, deserves to be investigated since it is neither scientific in character (as modern linguists would describe it), nor plainly labellable as “folk” etymology. It is rather a cultural construction, which is both an art of punning and an attempt to uncover deep semantic motivations.
The 4th Conference will focus on common vocabulary (i.e. excluding toponyms, theonyms, anthroponyms), a lot of work having already been done on the etymology of proper names. the conference will address the following issues, without excluding other relative topics:
What is used as etymological material and how is etymology used in intellectual and scientific debates?
What role etymology plays in educational texts and contexts ?
How is etymological analysis elaborated in literary instructive contexts, such as didactic poetry and rhetorical training?
How are etymologies transmitted and modified over time in the different sources?
The organizers welcome proposals (in French, English, Greek, German, Spanish or Italian). Note that a written version of the papers, in English, will be rapidly submitted to De Gruyter, in the series Trends in Classics, where a book Ancient and Medieval Greek Etymology. Theory and Practice I (2021) is already published, and a second volume in press (2024). Conference papers will be 25 minutes, with 10 minutes for discussion. Interested scholars from all academic levels are invited to send an abstract of no more than 500 words to etygram2025@univ-cotedazur.frand assoc.etygram@gmail.com by October 01, 2024. Participants will be notified in November 01, 2024. Accepted papers will be presented on an equal footing with invited speakers. Accommodation and meal expenses will be covered by the organization.
Organizing committee: Simone Beta, Maria Chriti, Claire Le Feuvre, Athanassios Vergados, Arnaud Zucker
Program Committee: Gianfranco Agosti (Univ. Pisa. Italy), Simone Beta (Univ. Siena. Italy), Maria Chriti (Aristotle University of Thessaloniki. Greece), Christophe Cusset (ENS Lyon. France), Claire Le Feuvre (Sorbonne Université. France), Athanasios Vergados (Newcastle University. Great Britain) Arnaud Zucker (Univ. Côte d’Azur. France).
Archéozoologues et mathématiciens se réunissent au laboratoire du CEPAM du lundi 10 juin au mercredi 12 juin 2024 dans le cadre d’un workshop intitulé : « Anatomie comparée et imagerie 3D : vers de nouveaux critères d’identification pour les ongulés ». Ce workshop est adossé aux recherches menées en archéozoologie par Manon Vuillien, à la thèse de doctorat en mathématiques appliquées de Davide Adamo (CEPAM UMR 7264 & Inria team MAASAI ; M. Corneli, E. Vila et M. Vuillien) et s’inscrit dans la liste des ateliers des recherches méthodologiques (opération 2) réalisées dans le cadre du GDR BioArchéoDat. Il fait suite à deux premières réunions de travail qui ont lieu au mois de décembre 2023 (Manon Vuillien, 2024, Archéozoologie et Machine Learning : vers une collaboration d’avenir ? Bioarchéologies, https://doi.org/10.58079/vzq7) et au mois de Mars 2024.
Venue: Hyatt Regency New Brunswick
Host: William Fortenbaugh (Rutgers Classics University, emeritus; Founder, Project Theophrastus)
Co-Organizers: Robert Mayhew, Oliver Hellmann, Stefan Schorn, Arnaud Zucker
Programme
Thursday, September 12
9:00 Opening remarks – William Fortenbaugh
9:15-10:15 Chair: William Fortenbaugh – Speaker: Steve White
A Rhodian origin for the Eudemian Ethics?
10:25-11:25 Chair: Oliver Hellmann Speaker: Han Baltussen
Theophrastus’ on pleasure contra Plato (F 556 FHS&G)
11:35-12:35 Chair: Myrto Hatzimichali – Speaker: Georgia Tsouni
Theophrastus on fortune
12:35-2:35 Lunch break
2:35-3:35 Chair: David Lefebvre – Speaker: Charlotte Murgier
Theophrastus’ Characters and its Aristotelian background
3:45-4:45 Chair: Arnaud Zucker – Speaker: Pierre Destrée
Theophrastus on laughter
4:45-5:15 Coffee break
5:15-6:15 Chair: Robert Mayhew – Speaker: Sophia Connell
Theophrastus’ proto-ecological and environmental concerns
7-9 pm dinner
Friday, September 13
9:00-10:00 Chair: Oliver Hellmann – Speaker: Arnaud Zucker
Physiognomica, animals and ethics
10:10-11:10 Chair: Robert Mayhew – Speaker: David Lefebvre
The Magna Moralia
11:20-12:20 Chair: Stefan Schorn – Speaker: Marco Pelucchi
Ethical and non-ethical readings of Hieronymos of Rhodes’ fragments
12:20-2:20 Lunch break
2:20-3:20 Chair: Han Baltussen – Speaker: Jan Szaif
Aristotelian Ethics in the 2nd century BCE: Critolaus and his Contemporaries on the Human Telos
3:30-4:30 Chair: Steve White – Speaker: Brad Inwood
Sources of value in Doxography C
4:30-5:00 Coffee break
5:00-6:00 Chair: Sophia Connell – Speaker: Myrto Hatzimichali
Mining Aspasius for earlier Peripatetic ethical thought
6:00-6:15 Closing remarks – Conference organizers
7-9 pm dinner
Participants
Host: William Fortenbaugh (Rutgers University)
Co-organizers: Robert Mayhew (Seton Hall University) Oliver Hellmann (Universität Trier) Stefan Schorn (KU Leuven) Arnaud Zucker (Université Côte d’Azur)
Speakers: Han Baltussen (University of Adelaide) Sophia Connell (Birkbeck College, University of London) Pierre Destrée (UC Louvain) Myrto Hatzimichali (Cambridge University) Brad Inwood (Yale University) David Lefebvre (Sorbonne Université) Charlotte Murgier (University Paris 1 Panthéon-Sorbonne) Marco Pelucchi (KU Leuven) Jan Szaif (University of California, Davis) Georgia Tsouni (University of Crete) Steve White (University of Texas, Austin) Arnaud Zucker (Université Côte d’Azur)
Dans les cadres des activités conjointes des GR TRAP et MIAM, nous avons le plaisir de vous convier au séminaire
« Évolution des économies de production animale de la fin du Néolithique à l’Âge du Bronze : Émergence et diffusion des races ovines en Asie du Sud-Ouest ».
Le séminaire est organisé par Manon Vuillen (CEPAM), qui interviendra avec Emmanuelle Vila (Archéorient), Jwana Chaoud (Archéorient) et Marjan Mashkour (Museum national d’Histoire naturelle).
Le séminaire aura lieu lundi 10 juin à 16h30.
Les thématiques abordées sont centrales dans les questionnements du GR TRAP et nous espérons donc de vous voir nombreuses et nombreux pour en connaître davantage sur les résultats des dernières recherches ainsi que pour des discussions passionnantes!
Matthieu Ghilardi • Géoarchéologie des grandes îles de la Méditerranée: le bassin versant pour échelle d’étude – Les exemples de la Corse et de l’Eubée. L’étude des interactions entre les sociétés humaines du passé et leurs environnements se décline à plusieurs échelles spatio-temporelles. Dans le cadre de l’approche géoarchéologique, l’unité géomorphologique, en l’occurrence le bassin versant, devient un référentiel spatial commun à l’ensemble des disciplines issues des géosciences et des sciences humaines et sociales afin d’évaluer le degré de modification des environnements sous raction des forçages d’origine naturelle et anthropique. La Corse et !’Eubée, les 4e et 6e plus grandes îles de Méditerranée, ont fait l’objet de reconstitutions des dynamiques environnementales et paysagères en adoptant une approche « from source to delta » où l’étude des archives sédimentaires dans les parties médiane et distale des systèmes fluviaux a été centrale. Les travaux réalisés depuis 15 ans environ permettent de mieux appréhender la contribution des paramètres climatiques et anthropiques dans l’élaboration des paysages méditerranéens au cours de l’Holocène en contexte insulaire. Des exemples issus de collaborations avec des équipes d’archéologues en Eubée (ESAG) et en Corse (DRAC) seront ainsi présentés.
Diane lntartaglia • Modéliser la production agricole en Crète à l’âge du Bronze : quelles données et quelles méthodes Il y a 5000 ans, la Crète a connu l’émergence de la civilisation minoenne dans un environnement insulaire que rien ne prédisposait à l’essor d’une telle complexité sociale. Comprendre quelles stratégies ont été mises en oeuvre pour développer la production agricole, répondre aux besoins alimentaires d’une population en croissance et s’adapter aux contraintes des écosystèmes et du dimat suppose de disposer de données pertinentes sur les systèmes agricoles du passé, leur productivité et leur potentiel. Cette présentation exposera l’approche pluridisciplinaire croisant des données archéologiques, archéobotaniques, paléoenvironnementales et agronomiques. Elle interrogera la nature et la qualité des données disponibles – notamment archéobotaniques – requises pour modéliser la production agricole.
Dante e i mostri mitologici, per parole e per immagini Dante and the Mythological Monsters, Words and Images
Colloque international : Nice 10-12 juillet 2024, sous la direction de Giulia Puma & Giampiero Scafoglio
Un colloque de l’ANR-DHAF Dante d’Hier à Aujourd’hui en France. Coordinateur scientifique : Philippe Guérin https://dhaf.inist.fr
Mercredi 10 juillet
14h00 : Accueil des participants
14h15 : Giulia Puma (Nice / DHAF) & Giampiero Scafoglio (Nice / DHAF), Introduction 14h30 : Giuseppe Ledda (Bologne), Virgilio e i mostri dell’Inferno dantesco 15h15 : Gennaro Ferrante (Naples Federico II / IDP), Fiera crudele e diversa : Cerbero 15h45 : Alessandra Stazzone (Sorbonne-Université), Le monstre aux mille bouches. Usages pédagogiques de la représentation de la Fama de la Comédie au Tarot de Charles VI
16h15 : Discussion, puis pause-café
16h45 : Rossend Arquès (Barcelone), Dante e i mostri dell’illuminismo interpretati da Flaxman e Giacomelli 17h15 : Cyril Devès (Lyon 3), Quand le monstre dévore la part d’humanité : Ugolin ou l’esthétique d’un combat intérieur dans les arts du XIXe siècle 17h45 : Matteo Maselli (Macerata), La risemantizzazione sacra dei monstra infernali: una lettura simbolico-narratologica 18h15 : Discussion
Jeudi 11 juillet
9h00 : Paola Allegretti (Florence / SDI), “Simile mostro visto ancor non fue” (Purg. 32, 147): la metamorfosi delle antiche chimere nei nuovi mostri della Commedia
9h45 : Diego Pellizzari (Grenoble), Adesioni, scarti, interpretazioni, dalla parola all’immagine 10h15 : Discussion, puis pause-café
10h45 : Philippe Kaenel (Lausanne), Chimérique ? Naturaliste ? L’arbre dans l’œuvre illustré et peint de Gustave Doré 11h15 : Eduard Villela (Barcelone), Dall’ekphrasis al mostro : Doré illustra Purgatorio XII 11h45 : Attilio Cicchella (Turin), Illustrare Dante in Francia oggi. Il (curioso) caso di Jean-Luc Leguay 12h15 : Discussion, puis déjeuner
15h00 : Paolo Rigo (Rome 3), Mostri e animali mitologici nell’Inferno dei Brizzi 15h30 : Federica Maria Giallombardo (Turin) et Giuseppe Noto (Turin), Mostri “contemporanei” nella Commedia a fumetti. L’Enfer de Dante dei fratelli Brizzi 16.00 : Discussion, puis pause-café
16h30 : Pietro Bordi (Oxford), Alberto Martini and Salvador Dalí: Surrealist Masters of the Monstrous Figure 17h00 : Filippo Fonio (Grenoble / DHAF), La Divine Comédie de Simon Côté-Lapointe et les avatars d’une dantologie zombiesque 17h30 : Discussion, puis Conclusions par Giulia Puma & Giampiero Scafoglio
Vendredi 12 juillet
10.00-12.30 : double table-ronde sur l’ANR DHAF et sur l’exposition virtuelle liée au colloque, avec Silvia Argurio (Grenoble / DHAF), Gennaro Ferrante (Naples Federico II / IDP), Filippo Fonio (Grenoble / DHAF), Giulia Puma (Nice / DHAF), Giampiero Scafoglio (Nice / DHAF) en présence, et Laurent Baggioni (Paris 3 / DHAF), Carlo Alberto Girotto (Paris 3 / DHAF), Philippe Guérin (Paris 3 / DHAF), Claire Lesage (Rennes 2 / DHAF) à distance.
La double table-ronde est ouverte à toutes et tous.
La Société française d’Archéologie (SFA), créée en 1834 pour encourager au plan national l’étude et la publication des travaux scientifiques concernant les édifices anciens, a statutairement la charge d’organiser chaque année le Congrès archéologique de France, dont la 183e session se déroulera dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, du jeudi 20 au lundi 24 juin 2024.
Privilégiant le débat entre historiens de l’architecture, archéologues, architectes et amateurs éclairés, les congrès sont des occasions de contacts sur le terrain et de confrontations des idées entre responsables, amateurs et spécialistes, contribuant ainsi efficacement à la connaissance et à la sauvegarde des monuments. Le congrès annuel de la SFA est le moment où se rejoignent les sociétaires et toutes les personnes intéressées. Les autorités locales s’associent également à l’événement. Les présentations sur site sont complétées de conférences.
10h00-11h00 : Conférence inaugurale par Frédérique Biville (Univ. Lumière Lyon 2), Représenter les émissions sonores animalières dans les structures phoniques du langage humain. Le témoignage du monde romain 11h00-11h45 : Ben Broadbent (Michigan Univ.), The Solemnity of Animal Speech in Early Greek Epic Poetry 11h45-12h30 : Oliver Hellmann (Trier Univ.), Animal Sounds in Aelian’s De Natura Animalium
12h30-14h00 Déjeuner dans le patio
14h00-14h45 : Alessandra Scaccuto (Univ. de Siena, Univ. Côte d’Azur), ‘Ergo si varii sensus animalia cogunt /muta tamen cum sint, varias emittere voces’… (Lucrèce, 5.1087-1088) : les variations des chants des oiseaux dans les savoirs zoologiques latins 14h45-15h00 : Maud Pfaff-Reydellet (Univ. de Strasbourg), Le molosse et la corneille : explorer toute la gamme d’émissions sonores des animaux chez Lucrèce, Virgile et Ovide 15h15-16h00 : Thomas Galoppin (Univ. de Toulouse), Quand les chiens aboient, la divinité les entend. Communications animales dans des pratiques divinatoires et des incantations d’époque romaine
16h-16h15 : Pause
Session 2 : Patristique et Islam
16h15-17h00 : Errikos Maniotis (Masaryk Univ.), The interaction between animals and humans in Patristic Christian Theology 17h00-17h45 : Meyssa Ben Saad (Univ. de la Manouba, Tunis), Langage animal versus langage humain ou la distinction fasīḥ a‘ğam dans le Kitāb al-Ḥayawān d’al- Ǧāḥiẓ (776-868) 17h45-18h30 : Nicolas Payen (Ecole normale de Lyon) : Le souffle et la production de sons chez les animaux en Islam médiéval
19h30 Dîner au Campus Condorcet
Vendredi 25 matin, Collège de France, Paris V, salle de conférence, 3 rue d’Ulm
Session 3 : Éthologie
9h00 : accueil
9h15-10h15 : Conférence inaugurale par Dominique Lestel (École normale supérieure, Paris), Qu’est-ce que l’éthologie philosophique ? 10h15-11h00 : Sébastien Deregnaucourt (Univ. Paris-Nanterre et Institut Francilien d’Ethologie) : Que disent les animaux ? L’approche éthologique 11h00-11h45 : Gérard Leboucher (Univ. Paris-Nanterre), À quoi les sons articulés par les animaux non-humains leur servent-ils ? 11h45-12h30 : Hélène Courvoisier (Univ. Paris-Saclay), La bioacoustique : étude scientifique des sons produits par les animaux
12h30-14h30 Déjeuner traiteur à l’Institut catholique de Paris
Vendredi 25 après-midi, Institut catholique de Paris V, salle V20, 74 rue de Vaugirard
Session 4 : Moyen Âge et Renaissance
14h30-15h15 : Donovan Giraud (Univ. de Lyon 2), La voix des corbeaux au Moyen Âge : imitations et apprentissages interspécifiques 15h15-16h00 : Martha Beullens (Katholieke Univ. Leuven), Des oiseaux et des hommes : signifier par le chant chez Albert le Grand 16h00-16h45 : Jean-Marie Fritz (Univ. de Bourgogne), Écrire l’inarticulé : étude comparée des onomatopées animales en latin et dans les langues vernaculaires
16h45-17h00 : Pause
17h00-17h45 : Brigitte Gauvin (Pr. Univ. de Caen-Basse-Normandie), De brutorum loquela agere infructuosum non est… : le De brutorum loquela de Girolamo Fabrizio (1601)
17h45-18h30 : Irène Salas (École des Hautes études en Sciences Sociales), L’étrange « voix humaine » du perroquet : perspectives zoo-poétiques à la Renaissance 18h30 : Conclusions du colloque
Cette liste de cris d’animaux, conservée dans un fragment de Suétone (Ier EC) a fait l’objet de très nombreuses reprises et enrichissements, depuis l’Antiquité jusqu’aux temps modernes, en passant par Isidore de Séville, les glossaires médiévaux et Alexandre Neckam, pour ne parler que du monde latin. Il est peu d’enfants qui n’ont appris à désigner par un verbe adapté le cri des principaux animaux… La sonosphère humaine est peuplée de voces animales : est-ce un véritable langage ? est-il propre ou partagé ? est-ce un cri, une voix, une parole ? révèle-t-il une intelligence comparable à celle des hommes ? À peu près toutes les cultures se sont posé ces questions et leur ont apporté des réponses diverses, parfois complexes. Dans notre société occidentale, la doxa évolue vers une position « antispéciste », qui remet radicalement en cause, tant du point de vue moral que de celui des aptitudes et des performances sensibles, psychiques, sociales et culturelles, la « différence » humaine. La requalification de l’être humain comme « animal humain » manifeste cette tendance à réinsérer homo sapiens dans l’ordre et la communauté animale, dans l’esprit d’un certain continuisme aristotélicien. Quelle place, quelle fonction et quelle signification donnaient les sociétés anciennes et médiévales aux voces animales ? Si par langage, on entend la faculté qu’a l’humain d’utiliser des sons distinctifs pour exprimer et communiquer des perceptions, des images mentales ou des sensations, les animaux, ou certains d’entre eux, utilisent-ils, selon les Anciens, ce mode d’interaction sonore ?
Le colloque ne vise pas à reprendre la thématique du cri et du son animal sous l’angle lexicographique des verba sonandi, souvent bien étudié, mais à explorer d’autres aspects de la vox animale, dans l’Antiquité grecque et romaine et dans le Moyen Âge latin, byzantin, arabe… Il entend aborder ainsi les conceptions développées par les penseurs et observateurs anciens pour décrire et/ou interpréter les voces des animaux, et les catégories qu’ils ont élaborées pour distinguer le bruit du langage. Ont-ils ainsi, par exemple, distingué le ronronnement du chat de son miaulement ? les variations circonstancielles des chants d’un même oiseau ? De l’observation et de l’analyse, comment et par quel crible sont-ils passés à la dénomination du cri ou du chant ? En vertu de quoi le son émis par l’oiseau a-t-il été élevé au niveau du chant alors que les quadrupèdes, parfois domestiqués depuis longtemps, ont été réduits à pousser des cris, de l’aboiement au bêlement en passant par le hennissement ? L’enjeu de cette rencontre sera aussi de réfléchir aux raisons d’avoir parfois donné la parole aux animaux pour exprimer une réflexion spéculaire sur la société que des hommes, mêmes fictifs, n’auraient osé tenir. S’il arrivait aux Anciens de transposer sur l’animal les paradigmes élaborés par eux pour l’homme, ils mettaient parfois aussi en scène ces animaux tenant des propos qu’il aurait été inconvenant ou dangereux de faire tenir à des hommes. Enfin, comment ont-ils représenté et traduit par l’image ou la musique cet univers sonore animal ?
Aristote dans son Histoire des Animaux (IV.9.535a-b) distingue plusieurs types d’émissions sonores (dialektos, phonè, psophos…) et affirme que certains animaux ont une voix et que d’autres ne produisent que des sons. Mais la distinction qu’il propose repose sur un critère de production physiologique et non sur une valeur sémiologique. La capacité, restreinte à certains animaux à la langue déliée, d’articuler des sons comportant des phonèmes vocaliques et consonantiques, ne caractérise ni ne conditionne l’aptitude à communiquer des messages par des sons. Sur cette base, les lettrés et zoographes antiques et médiévaux ont pensé le « langage » animal, ils l’ont parfois décrit et très souvent dénommé selon les espèces, inaugurant de loin une mimophonétique.
En proposant d’interroger sur ces questions les documents anciens (écrits ou imagés) et les matériaux archéologiques à la lumière des réflexions contemporaines, ce colloque a aussi pour objectif de favoriser, dans l’esprit qui a présidé à la création du réseau international Zoomathia, le dialogue avec les sciences de la vie et du comportement, c’est-à-dire les croisements avec la zoologie ou encore l’éthologie.
Quatre perspectives principales sont proposées pour accueillir les communications :
Langage animal versus langage humain (approche théorique) : Comment définir le mode d’expression vocale des animaux avec des instruments théoriques pensés pour l’homme ? Cri et son constituent-ils un élément sonore communicationnel partagé ? Le cri chez l’homme est-il une expression hypolinguistique, paralinguistique ? Comment les Anciens marquaient-ils la différence entre ζῷα ἄλογα, animalia muta ou muta bestia (« bestes mues »), d’une part, et animaux « parlants », de l’autre ? Que disent les mythes originels de l’apparition du langage animal et humain et de leurs différences ?
Sonosphère animale et compréhension (échanges intra-spécifiques et extra-spécifiques) : La question de l’intelligibilité du son et de la voix articulée (p. ex. dans les débats philosophiques et grammaticaux) ; celle des rapports entre langage, compréhension et apprentissage du langage (les débats sur le logos et la prudentia, et la prééminence possible du sens de l’audition sur celui de la vue) ; celle de la possibilité de l’intercommunication homme/animal (p. ex. chez certains saints) et plus largement de la communication interspécifique ; les fonctions des voix animales dans les sociétés humaines et animales (p. ex. cris des oiseaux de proie, écolocalisation) ; l’effectivité des cris animaux sur la vie et l’émotivité humaines et animales (p. ex. les effets du chant du coq, du ronronnement du chat) ; les interprétations des manifestations sonores des animaux, en particulier dans les présages.
Cris, chant, imitation, musicalité(écriture du son, écriture de la voix) : Les émissions non linguistiques ; l’homologie sonore entre cris animal et humain ; les bruitages animaux ; l’acculturation de ces bruits (dans les littératures, la poésie, le chant et la musique) ; la place des cris d’animaux dans le folklore (p. ex. les concours de chants d’oiseaux) ; les instruments et appeaux ; les voix, vocalises, vocalisations, chants et productions musicales ; la valeur sémiotique des onomatopées et les étymologies onomatopéiques ; la mimophonie (où le son signifiant imite le son signifié) ; la distinction onomastique des animaux entre eux par le cri émis (p. ex. les zoononymes, verba sonandi) ; l’apprentissage du langage humain par l’animal (p. ex. avec les perroquets ou les singes).
La parole donnée aux animaux(représentation non sonore de la voix des animaux) : La mise en scène de l’animal parlant dans les sociétés animales et humaine : par exemple dans les fables et les romans byzantins (ὉΠουλολόγος, Συναξάριον τοῦ τιμημένου γαδάρου, Διήγησις παιδιόφραστος περὶ τῶν τετραπόδων ζώων…), les fabliaux, le roman de Renart, la « Conférence des oiseaux » de Farid al-Din Attar (dans la 22e épître des Ikhwân al-Safâ)… ; la représentation du son, de la voix, de la parole dans l’iconographie (p. ex. : avec Esope ou Adam parlant aux animaux), l’épigraphie, la littérature.
Publier rapidement les résultats du colloque est un des objectifs des organisateurs ; les contributions écrites seront donc demandées peu de temps après la clôture du colloque.
Le colloque sera suivi d’une demi-journée de réunion entre les partenaires du réseau international de recherche (IRN) Zoomathia.
« They only lack speech », Animal Sounds, Voices and Language in Nature and in Ancient and Medieval Texts
The list of animal vocalizations preserved in a fragment of Suetonius (1st cent. CE) has undergone numerous revisions and additions over the ages, spanning from Antiquity to modern times. Notable contributors include Isidore of Seville, medieval glossaries, and Alexander Neckam, among others in the Latin world. Within the human soundscape, animal voices populate our auditory experience. This begs the question: do these voices constitute a genuine language? Are they exclusively ours or shared with other species? Are they mere cries, voices, or perhaps even words? Do they betray an intelligence akin to that of humans? Such inquiries have intrigued diverse cultures, each offering nuanced and sometimes intricate answers. In Western society, prevailing beliefs are shifting towards an « anti-speciesist » stance, challenging the notion of human exceptionalism both morally and in terms of cognitive, emotional, social, and cultural capacities. This trend towards reclassifying humans as « human animals » reflects a desire to reintegrate Homo sapiens into the broader animal realm, echoing certain Aristotelian continuist philosophies. What roles, functions, and meanings did ancient and medieval societies attribute to animal vocalizations?
The colloquium’s objective isn’t to approach the theme of animal cries and sounds solely from a lexicographical perspective, as often explored, but rather to delve into other dimensions of animal vocalizations. Specifically, the focus lies on examining Greek and Roman antiquity, as well as the Latin, Byzantine, and Arabic Middle Ages. It aims to explore the concepts formulated by ancient thinkers and observers to describe and interpret animal vocalizations, along with the frameworks they devised to distinguish between mere noise and structured language. Did they differentiate between a cat’s purr and its meow, or the contextual variations in a bird’s song? Through observation and analysis, how did they transition from identifying sounds to labeling them as cries or songs? What criteria elevated birdcalls to the status of song, while quadrupeds, despite being domesticated, were relegated to mere cries, from barks to bleats to neighs? Additionally, the symposium seeks to ponder why animals have occasionally been endowed with voices to express societal reflections that even fictitious humans might hesitate to voice. While ancient societies occasionally applied human paradigms to animals, they also depicted animals articulating sentiments deemed inappropriate or perilous for humans to express. Lastly, how did ancient cultures represent and interpret this realm of animal sounds through imagery and music?
In his History of Animals (IV.9.535a-b), Aristotle discerns various types of sound emission (dialektos, phonè, psophos…), positing that some animals possess voices while others produce mere sounds. However, his distinction rests on physiological grounds rather than semiotic value. The capacity to articulate sounds containing vowel and consonant phonemes, limited to select animals with mobile tongues, neither defines nor governs the ability to convey messages through sound. Building on this, ancient and medieval scholars and zoographers pondered the notion of animal « language, » at times describing and often naming it according to species, thus initiating the field of mimophonetics.
By scrutinizing ancient documents—written or pictorial—and archaeological artifacts through the lens of contemporary scholarship, this symposium aims to foster interdisciplinary dialogue with life and behavioral sciences, aligning with the ethos underpinning the international research network Zoomathia, advocating for cross-pollination between zoology and ethology.
The symposium invites contributions exploring four main perspectives:
Animal language versus human language (theoretical approach): How do we define animal vocal expression using theoretical frameworks developed for humans? Is there a shared communicative element in cries and sounds? Is human crying a hypolinguistic or paralinguistic phenomenon? How did ancient thinkers distinguish between mute animals (ῷα ἄλογα,animalia muta or muta bestia, « bestes mues ») and those capable of « speech »? What insights do original myths offer on the emergence and divergence of animal and human languages?
Animal soundscape and comprehension (intra- and extra-specific exchanges): Examining the intelligibility of animal sounds and articulated voices (e.g. in philosophical and grammatical debates); the relationship between language, comprehension, and language acquisition (the debates on logos and prudentia, and the possible pre-eminence of the sense of hearing over that of sight); exploring the potential for human-animal intercommunication (e.g. in certain saints); evaluating the functions of animal vocalizations in human and animal societies (e.g., the cries of birds of prey, ecolocalization), and their emotional impact(e.g., the effects of rooster crowing, cat purring); interpretating animal sounds, particularly in the context of omens.
Cries, songs, imitation, musicality (depicting sound, depicting voice): Exploring non-linguistic sound emissions; drawing parallels between animal and human vocalizations; examining the cultural assimilation of animal sounds in literature, poetry, song, and music; investigating the role of animal cries in folklore (e.g., bird-singing competitions) and their onomatopoeic significance (mymophony); exploring the onomastic distinction of animals from one another by the cry they emit (e.g. zoononyms,verba sonandi); exploring how animals learn human language (e.g. parrots or monkeys).
Animal speech (representations of animal voices beyond sound): Analyzing depictions of talking animals in various societies through literature, iconography, and epigraphy (e.g. in Byzantine fables and romances as Ὁ Πουλολόγος, Συναξάριον τοῦτιμημένου γαδάρου, Διήγησις παιδιόφραστος περὶ τῶν τετραπόδων ζώων… , in fabliaux, Renart’s novel, in Farid al-Din Attar’s « Conference of Birds » as in the 22nd epistle of the Ikhwân al-Safâ); considering the portrayal of sound, voice, and speech in cultural artifacts (e.g. Aesop or Adam talking to animals); exploring instances of animals assuming roles typically reserved for humans in storytelling traditions.
One of the organizers’ goals is to expedite the publication of the colloquium’s findings; therefore, written contributions will be requested shortly after the conclusion of the colloquium.
Following the symposium, there will be a half-day meeting involving partners of the Zoomathia International Research Network (IRN).
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