Soutenance | Paléoenvironnements et pyrotechnologies préhistoriques dans le bassin de Bonneville (Nevada – Utah, USA) du Pléistocène final à l’Holocène moyen

Une visioconférence vous permettra également de suivre la soutenance à distance si vous le souhaitez :
https://univ-cotedazur.zoom.us/j/86340670857?pwd=4uZPOlKIehYga3SvfWY6FL5M9Xp1V9.1 

Devant le jury composé de :

  • Isabelle Théry – Directrice de Thèse – Directrice de Recherche au CNRS, Laboratoire du CEPAM – UMR 7264
  • Auréade Henry – Tutrice de thèse – Chargée de Recherche au CNRS, Laboratoire du CEPAM – UMR 7264
  • Ted Goebel – Rapporteur – Professor at the University of Kansas, Kansas – USA
  • Magareta Tengberg – Rapportrice – Professeure des Universités au MNHN, Laboratoire d’AASPE – UMR 7209
  • Michelle Eliott – Examinatrice – Maîtresse de Conférences à l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne
  • Yan Axel Gо́mez Coutouly – Examinateur – Chargé de Recherche au CNRS, Laboratoire d’ArchAm – UMR 8096
  • Dave Rhode – Examinateur – Research Professor at the Desert Research Institute, Nevada – USA

Résumé

Nous proposons ici une étude des restes de combustible ligneux préservés sur le site archéologique de Bonneville Estates Rockshelter (BER), dont l’objectif était double : d’une part, restituer les paléoenvironnements dans le Bassin de Bonneville (région du Great Basin, Nevada – Utah) sur la longue durée et d’autre part, de discuter des systèmes de gestion de la ressource combustible et de leur s’articulation au sein des schémas d’utilisation de la ressource végétale dans son ensemble. En effet, les conditions arides en place dans la région depuis le début de l’Holocène ont permis une conservation remarquable du matériel organique à BER, autorisant une réflexion plus globale sur les restes végétaux hors charbons de bois. L’abri livre six ensembles chrono-culturels différents, dont deux ensembles très bien développés sur lesquels porte ce travail : l’ensemble PaleoIndigenous, daté entre 13,000 et 10,500 cal BP et qui documente donc une des premières occupations de la région connues à ce jour, ainsi qu’un ensemble Early Archaic daté entre 10,000 et 4,790 cal BP.
Ce travail réalise une approche originale centrée sur le type de restes de bois le plus abondant qui n’a cependant que très peu été considéré dans cette région, le charbon de bois. Ainsi, la création d’un atlas de référence permettant d’identifier efficacement les taxons ligneux de la région a été la première étape de ce travail. L’étude micro-anatomique de près de 4000 fragments de charbon de bois archéologiques a ensuite été réalisée. En parallèle, une approche expérimentale a permis d’obtenir de premières données sur le comportement au feu des deux principaux taxons mis en évidence dans cette étude. L’étude statistique poussée d’environ 13500 mesures de fentes de retrait de charbons expérimentaux a permis d’identifier l’utilisation de bois vert pour le feu. Les résultats de ces analyses renseignent l’évolution du couvert ligneux et mettent en lumière des phases au cours desquelles Ephedra joue un rôle majeur dans la végétation, importance jusqu’à présent non décelée par les autres proxies paléoenvironnementaux. Son utilisation à l’état vert en tant que combustible visait probablement à pallier la diminution de la ressource ligneuse lors de phases particulièrement arides dans le bassin.
Enfin, l’ensemble de ces résultats discutés à la lumière des autres données disponibles démontrent l’apport de l’anthracologie à l’amélioration de nos connaissances sur les mutations environnementales et les relations humain-milieu et mettent l’accent sur l’importance de développer cette discipline dans l’ouest américain et au-delà.

Mots-Clés : Paléoenvironnement, Pyrotechnologie, PaleoIndigenous, Early Archaic, Combustibles, Nevada


Paleoenvironments and prehistoric pyrotechnologies in the Bonneville Basin (Nevada- Utah, USA) from the Late Pleistocene to the Middle Holocene

We propose here a study of woody fuel remains preserved at the Bonneville Estates Rockshelter (BER) archaeological site, with a dual aim: firstly, to reconstruct paleoenvironments in the Bonneville Basin (Great Basin region, Nevada – Utah) over the long term, and secondly, to discuss fuel resource management systems and their articulation within overall plant resource use patterns. Indeed, the arid conditions prevailing in the region since the beginning of the Holocene have enabled remarkable conservation of organic material at BER, allowing a more global reflection on plant remains other than charcoal. The shelter yields six different chrono-cultural assemblages, including two very well-developed assemblages on which this work focuses: the PaleoIndigenous assemblage, dated between 13,000 and 10,500 cal BP and thus documenting one of the earliest occupations of the region known to date, and an Early Archaic assemblage dated between 10,000 and 4,790 cal BP.
This work takes an original approach, focusing on the most abundant type of wood remains, charcoal, which has received very little attention in this region. The creation of a reference atlas enabling effective identification of the region’s woody taxa was the first step in this work. This was followed by a micro-anatomical study of almost 4,000 archaeological charcoal fragments. In parallel, an experimental approach was used to obtain initial data on the fire behavior of the two main taxa highlighted in this study. An in-depth statistical study of some 13,500 measurements of shrinkage cracks on experimental charcoals identified the use of green wood for fire. The results of these analyses provide information on the evolution of woody cover and highlight phases during which Ephedra played a major role in vegetation, an importance hitherto undetected by other paleoenvironmental proxies. Its use as fuel in its green state was probably intended to compensate for the reduction in wood resources during particularly arid phases in the basin.
Finally, all these results, discussed in the light of other available data, demonstrate the contribution of anthracology to improving our knowledge of environmental mutations and human-environment relations, and emphasize the importance of developing this discipline in the American West and beyond.

Keywords: Paleoenvironment, Pyrotechnology, PaleoIndigenous, Early Archaic, Firewood, Nevada

Soutenance | Connaissance et fonction des animaux dans les fables grecques et dans le folklore vietnamien. Étude comparative.

Nous avons le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse intitulée :
Connaissance et fonction des animaux dans les fables grecques et dans le folklore vietnamien. Étude comparative, par Nguyen Phuong Duyen
qui aura lieu le 25 novembre 2024 à 14h00 à l’adresse suivante : Salle du Conseil – 98 bd Édouard Herriot – BP 3209 06204 Nice Cedex 3.
Composition du jury
Mme Sylvie PUECH-BALLESTRA, Université Côte d’Azur, Présidente du jury
M. Arnaud ZUCKER, Université Côte d’Azur, Directeur de thèse
M. Danh-Thành DO-HURINVILLE, Université de Franche-Comté, Co-directeur de thèse
Mme Isabelle BOEHM, Université Lumière Lyon 2, Rapporteure
M. Huy-Linh DAO INALCO, Département Asie du Sud-Est et Pacifique (ASEP), Rapporteur
Mme Phuong Ngoc NGUYEN, Aix-Marseille Université, Examinatrice

It is with great pleasure that we invite you to this thesis defense, entitled:
Knowledge and Function of Animals in Greek Fables and Vietnamese Folklore. A Comparative Study, by Nguyen Phuong Duyen
The event will take place on November 25, 2024, at 2:00 PM, at the following address: Salle du Conseil – 98 bd Édouard Herriot – BP 3209, 06204 Nice Cedex 3.
Composition of the Jury:
Mrs. Sylvie PUECH-BALLESTRA, Université Côte d’Azur, President of the Jury
Mr. Arnaud ZUCKER, Université Côte d’Azur, Thesis Director
Mr. Danh-Thành DO-HURINVILLE, Université de Franche-Comté, Co-director of the Thesis
Mrs. Isabelle BOEHM, Université Lumière Lyon 2, Reviewer
Mr. Huy-Linh DAO, INALCO, Department of Southeast Asia and Pacific (ASEP), Reviewer
Mrs. Phuong Ngoc NGUYEN, Aix-Marseille Université, Examiner

Première table ronde du pôle SYTES : « Pas de main, pas d’outils taillés ? Pas d’outils taillés, pas d’humains ? »

Pour la plus grande partie de la Préhistoire, les industries en pierre taillée constituent notre principale voie d’accès – souvent la seule – vers l’étude des sociétés humaines et de leur histoire. L’outil en pierre est donc au cœur de notre discipline. Nous l’envisageons sous des angles variés, du point de vue de sa conception, de sa production, de son utilisation ou encore de sa gestion. Nous tentons de percevoir les grandes lignes de l’évolution des outillages au cours du temps et nous nous appuyons sur les variations observées pour discriminer des cultures et cerner leurs extensions dans le temps comme dans l’espace. Aux frontières de notre discipline l’outil est aussi un marqueur des sociétés humaines vis-à-vis des autres espèces animales. Les travaux en éthologie et primatologie s’attachent depuis de nombreuses années à étudier les occurrences de fabrication et d’utilisation d’outils par différentes espèces. L’outil n’est pas réservé à l’humanité et le genre homo ne revendique plus la paternité des plus anciens outils en pierre. L’émergence des outils, leurs rôles dans l’évolution humaine et l’articulation entre technique et biologie sont donc des terrains de réflexion ouverts et c’est autour de la préhension, de la main et de sa capacité à manipuler des objets avec précision que se nouent de nombreux axes de recherche.

Les tables-rondes du pôles SYTES on l’objectif d’explorer « le coté obscurs » des recherches menées au sein du CEPAM en ouvrant des espaces de dialogues avec d’autres champs disciplinaires ou domaines de recherches. Cette première édition aura donc pour objet de discuter de ces questionnements à partir des travaux d’Ameline Bardo (Post-doctorante au MNHN https://hnhp.mnhn.fr/fr/annuaire/ameline-bardo-10523), anthropologue et primatologue, spécialiste de l’évolution de la main et des capacités de préhension chez les hominines et de Juliette Guibert-Cardin (ATER, CEPAM), préhistorienne et tracéologue, qui s’intéresse en particulier aux périodes anciennes du Paléolithique. La table ronde sera organisée à partir de deux courtes présentations des travaux des intervenantes, suivies d’un dialogue libre avec l’ensemble des participant⸱es.

Conférence publique | Une Approche Anthropologique du fumier. Un artefact pas comme les autres

Ce titre ô combien iconoclaste ne manquera pas d’en étonner certains ! Dans La pensée sauvage en 1962, Claude Lévi-Strauss souligne que les animaux sont de bons outils pour approcher et comprendre les sociétés humaines. A priori rien ne nous autorise à penser que de tous les produits du monde animal – force de travail, lait, viande, gras, boyaux, cuir, poil et corne –, les excreta sont plus anecdotiques et moins importants, de même que certains de leurs usages. Peu traité par les anthropologues davantage occupés à théoriser sur d’autres productions de l’animal-fournisseur (Sigaut, 1980), le fumier est pourtant un objet complexe à l’articulation entre l’animal et le végétal, le vivant et le non-vivant, l’homme et son écosystème social et naturel. Maillon indispensable de la biodiversité et de la chaîne alimentaire, cet artefact déprécié jusqu’à être un déchet puant et polluant sera approché ici tout autrement. Éclairée par des ethnographies issues de sociétés d’ici et d’ailleurs, cette conférence discutera la manière dont le fumier entendu comme artefact politique nous dit in  ne de nos liens avec le monde au moment où nous interrogeons nos manières de faire société, dans les plis de leur environnement naturel et social actuel.

Atelier | La Provence orientale, au regard des écrits de la pratique

 Matinée (9h30-12h30) 
9h30-10h : Juliette Lassalle (CEPAM), La vallée de la Roya au Moyen Âge (XIe-XVe siècle) 

10h30-11h : Philippe Jansen (Université Côte d’Azur, CEPAM), Les communautés locales de Provence Orientale et les comtes de Provence (XIIIe-XVe s.) : une adaptation permanente des échanges politiques 

11h30-12h : Marta Gravela et Clément Carnielli (Université de Turin), Le projet DEMALPS – Une base de données pour les pratiques politiques alpines à la fin du Moyen Âge : questions et problèmes 

Après-midi (14h-17h30) 
Atelier : Documenter les communautés de montagne de Provence orientale. 

 

Avis de soutenance Duchatel-Munter Audrey

Thèse de doctorat Présentée en vue de l’obtention du grade de docteur en Histoire et archéologie des mondes anciens et médiévaux d’Université Côte d’Azur

Audrey Duchatel-Munter

« Marguerite de Provence, recherches sur l’impact de l’héritage catalano- provençal dans le rôle et la perception d’une reine de France au XIIIe siècle »

Membres du jury :

Directeur de la recherche : Philippe Jansen, Professeur, Université Côte d’Azur

Rosa Maria Dessì, Professeure médiévale et d’histoire de l’art médiéval, Université Côte d’Azur

Murielle Gaude-Ferragu, Maîtresse de conférences HDR, Université de Paris-13 (Paris Nord)

Didier Lett, Professeur d’Histoire médiévale à l’Université Paris Diderot (Paris 7)

Alain Marchandisse, Maître de recherches du F.R.S.-FNRS, Université de Liège

Soutenance : Mardi 27 juin 2023 à 9h

2B48 à SJA bâtiment SJA2

Résumé

Marguerite de Provence (1221-1295) fut l’épouse du roi capétien, Louis IX, seul roi de France à avoir été canonisé. Fille aînée de Béatrice de Savoie et du comte de Provence Raymond Bérenger V, elle est aussi l’héritière d’une dynastie illustre de Catalogne et de Provence mais au regard du faible nombre de publications et de travaux sur sa personne, force est de constater qu’elle n’est pas considérée comme une des grandes figures féminines de la monarchie française. Ce sujet tend donc à s’insérer dans l’articulation privilégiée d’un thème en plein développement qu’est l’histoire des femmes et du genre, mais il veut aussi s’inscrire dans les perspectives actuelles d’anthropologie médiévale sur les fonctions des grandes dynasties princières. À partir de la diversité des sources recensées (diplomatique, épistolaire, iconographique, narrative et littéraire), trois axes de recherches se sont imposés. Le premier vise à retravailler la relation territoriale entre la Provence, terre d’Empire, le royaume de France et le comté de Savoie. En effet, les historiens ont abordé ces alliances essentiellement sous le prisme capétien or des éclairages nouveaux peuvent être apportés lorsqu’on y incorpore l’influence catalano-provençale. Le deuxième axe est fondé sur les relations sororales qui seront un aspect important de cette thèse ; les liens de fraternité ont été jusqu’alors bien étudiés mais nous constatons peu de travaux sur la sororité. Or, les quatre filles de Raymond Bérenger V ont marqué l’histoire pour avoir épousé chacune un roi : Marguerite de Provence épousa Louis IX, Éléonore le roi d’Angleterre Henri III, Sanchie devint la femme de Richard, comte de Cornouailles proclamé par la suite roi des Romains ; enfin Béatrice fut mariée à Charles d’Anjou, frère de Louis IX qui devint roi de Sicile. Marguerite de Provence se trouva donc à l’intersection de puissantes parentèles et de leur entourage dont elle pouvait se servir pour asseoir ses desseins politiques. Aussi la notion de réseau constituera une approche féconde. Enfin, dernier aspect envisagé le regard nouveau que peut offrir la personnalité de Marguerite de Provence sur l’étude de la fonction d’une reine de France au Moyen Âge. En effet, le silence de certaines sources contemporaines semble pesant, en particulier on peut se demander pourquoi l’action éclatante de la reine en Égypte lors de la croisade ne lui a pas valu une meilleure reconnaissance. Ainsi, sa personnalité a pu déranger et elle est à reconsidérer et à recontextualiser au prisme de la conception et de la coutume catalane. Dans ce contexte, l’absence et la rareté des informations sur sa personne peuvent refléter une volonté d’effacer son empreinte pour ne pas faire d’ombre à son royal et saint mari.

Mots clés : Marguerite de Provence-Reine de France-Louis IX-Comté de Provence-Territoire – Sororie

Table ronde | Habiter et occuper la Terre : sociétés et climats de la Préhistoire à nos jours

Source : https://www.festivaldelhistoiredelart.fr/programmation/habiter-et-occuper-la-terre-societes-et-climats-de-la-prehistoire-a-nos-jours/

Cette table ronde développera des exemples de stratégies visant à adapter ou à s’adapter, issues de l’architecture et des techniques de construction, de l’exploitation de l’environnement et des modes d’occupation et d’habitation. Par des ponts entre les époques, les disciplines (archéologie, architecture, géographie, préhistoire), et les régions (d’al-Andalus au Japon, en passant par l’Italie, la Grèce, et les déserts égyptiens), les intervenants s’attacheront à questionner les modalités d’interaction entre climats et sociétés, depuis les premiers temps de la diffusion du genre Homo jusqu’à nos jours.

Intervenants : Benoît Jacquet (École Française d’Extrême Orient), Élisa Nicoud (École Française de Rome), Hélène Wurmser (Institut de Recherche en Architecture Antique (IRAA) maison de l’Orient et de la Méditerranée), Jeanne Lafon (Casa Velázquez), Maël Crépy (Institut Français d’Archéologie Orientale), Yann Nussaume (École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette)

Projet de valorisation patrimoniale et recherches archéologiques aux Îles Marquises / Te Fenua Enata (Nuku Hiva – Polynésie Française)

Le comité des usagers profite d’un passage d’Emilie Perez en métropole pour vous inviter à une conférence apéritive sur la Polynésie :

le jeudi 8 juin à 12h dans la salle plate suivi d’un repas partagé ou picnic pour ceux qui veulent dans le hall.

La vallée de Hakau’i à Nuku Hiva (Îles Marquises) a fait l’objet de deux prospections archéologiques en 2020 et 2022, permettant de recenser près de 400 structures, représentant un immense potentiel archéologique, inégalé dans les autres vallées marquisiennes déjà prospectées. Mais au-delà de l’intérêt archéologique purement scientifique, centré sur l’étude de l’évolution de l’occupation spatiale d’une vallée marquisienne, ce patrimoine véhicule d’autres représentations et significations aux yeux de ses habitants.
Avec l’exemple de Hakau’i aux îles Marquises, je propose de discuter des enjeux liés à l’étude et à la valorisation des vestiges archéologiques, dans un contexte de réappropriation culturelle du patrimoine par les populations.

Lectura Dantis Nicaeana

18h – Présentation – Rosa Maria Dessì, Giampiero Scafoglio (Université Côte d’Azur / CEPAM)

18h10 – Canto VII dell’Inferno – Diego Quaglioni (Università di Trento)

19h – L’exégèse politique d’un verset biblique: Convenerunt in unum, de Grégoire VII à Dante (Mn, II) – Rosa Maria Dessì (Université Côte d’Azur / CEPAM)

Apéro conférence | Les Ladies du ‘Boys Club’ ou les figures cachées dans l’histoire de l’archéologie:

Synopsis : Il y a plus de 25 ans, l’historienne des sciences Margaret Rossiter décrit « l’effet Matilda » : le processus historique par lequel les femmes scientifiques ont été éliminées de l’histoire. Bien que la recherche en histoire des sciences ait travaillé pour identifier et rectifier ce biais sur les dernières 40 années, ces efforts ont été moins nombreux du point de vue des sciences sociales. L’histoire de l’archéologie a pour sa part produit des récits qui sont largement centrés sur les « pères » fondateurs. Dans le Pacifique, l’analyse historiographique de notre discipline en est à ses débuts, ce qui offre une chance unique d’écrire une histoire plus inclusive et multivocale.
Dans cet exposé, je présenterai le contexte et la mise en place d’un projet de recherche visant à répondre à l’appel lancé par Rossiter d’« écrire une histoire plus juste, et une histoire et sociologie des sciences plus complètes, qui ne laissent pas les « Matildas » de côté, mais au contraire en mettent de nombreuses en lumière ». Je présenterai ensuite certaines de ces Matildas du Pacifique, et de ce que leurs biographies scientifiques nous disent sur, à la fois, la place historique des femmes au sein de la discipline archéologique et la place des femmes dans l’histoire écrite sur cette science. En effet, il y a une double invisibilité à considérer pour l’histoire des femmes en archéologie (ou en science en général): (i) quels facteurs ont contraint les femmes à rester longtemps minoritaires dans discipline et (ii) pourquoi celles qui réussissent à contribuer restent-elles difficiles à discerner dans les sources et les récits historiques ? En tant qu’archéologues, nous sommes formé.e.s pour être conscient.e.s qu’en fouilles « l’absence de preuves n’est pas preuve d’absence ». Dans l’histoire de notre discipline, il nous faut être attenti.f.ve.s aux voix dissimulées dans le silence des archives.


L’évènement aura lieu en salle plate de 12h à 13h et sera suivi d’un buffet amicale. Nous vous invitons donc à ramener vos spécialités, salé ou sucré, à partager. Les boissons sont offertes.