27 juin 2023

Avis de soutenance Duchatel-Munter Audrey

« Marguerite de Provence, recherches sur l’impact de l’héritage catalano- provençal dans le rôle et la perception d’une reine de France au XIIIe siècle »

Thèse de doctorat Présentée en vue de l’obtention du grade de docteur en Histoire et archéologie des mondes anciens et médiévaux d’Université Côte d’Azur

Audrey Duchatel-Munter

« Marguerite de Provence, recherches sur l’impact de l’héritage catalano- provençal dans le rôle et la perception d’une reine de France au XIIIe siècle »

Membres du jury :

Directeur de la recherche : Philippe Jansen, Professeur, Université Côte d’Azur

Rosa Maria Dessì, Professeure médiévale et d’histoire de l’art médiéval, Université Côte d’Azur

Murielle Gaude-Ferragu, Maîtresse de conférences HDR, Université de Paris-13 (Paris Nord)

Didier Lett, Professeur d’Histoire médiévale à l’Université Paris Diderot (Paris 7)

Alain Marchandisse, Maître de recherches du F.R.S.-FNRS, Université de Liège

Soutenance : Mardi 27 juin 2023 à 9h

2B48 à SJA bâtiment SJA2

Résumé

Marguerite de Provence (1221-1295) fut l’épouse du roi capétien, Louis IX, seul roi de France à avoir été canonisé. Fille aînée de Béatrice de Savoie et du comte de Provence Raymond Bérenger V, elle est aussi l’héritière d’une dynastie illustre de Catalogne et de Provence mais au regard du faible nombre de publications et de travaux sur sa personne, force est de constater qu’elle n’est pas considérée comme une des grandes figures féminines de la monarchie française. Ce sujet tend donc à s’insérer dans l’articulation privilégiée d’un thème en plein développement qu’est l’histoire des femmes et du genre, mais il veut aussi s’inscrire dans les perspectives actuelles d’anthropologie médiévale sur les fonctions des grandes dynasties princières. À partir de la diversité des sources recensées (diplomatique, épistolaire, iconographique, narrative et littéraire), trois axes de recherches se sont imposés. Le premier vise à retravailler la relation territoriale entre la Provence, terre d’Empire, le royaume de France et le comté de Savoie. En effet, les historiens ont abordé ces alliances essentiellement sous le prisme capétien or des éclairages nouveaux peuvent être apportés lorsqu’on y incorpore l’influence catalano-provençale. Le deuxième axe est fondé sur les relations sororales qui seront un aspect important de cette thèse ; les liens de fraternité ont été jusqu’alors bien étudiés mais nous constatons peu de travaux sur la sororité. Or, les quatre filles de Raymond Bérenger V ont marqué l’histoire pour avoir épousé chacune un roi : Marguerite de Provence épousa Louis IX, Éléonore le roi d’Angleterre Henri III, Sanchie devint la femme de Richard, comte de Cornouailles proclamé par la suite roi des Romains ; enfin Béatrice fut mariée à Charles d’Anjou, frère de Louis IX qui devint roi de Sicile. Marguerite de Provence se trouva donc à l’intersection de puissantes parentèles et de leur entourage dont elle pouvait se servir pour asseoir ses desseins politiques. Aussi la notion de réseau constituera une approche féconde. Enfin, dernier aspect envisagé le regard nouveau que peut offrir la personnalité de Marguerite de Provence sur l’étude de la fonction d’une reine de France au Moyen Âge. En effet, le silence de certaines sources contemporaines semble pesant, en particulier on peut se demander pourquoi l’action éclatante de la reine en Égypte lors de la croisade ne lui a pas valu une meilleure reconnaissance. Ainsi, sa personnalité a pu déranger et elle est à reconsidérer et à recontextualiser au prisme de la conception et de la coutume catalane. Dans ce contexte, l’absence et la rareté des informations sur sa personne peuvent refléter une volonté d’effacer son empreinte pour ne pas faire d’ombre à son royal et saint mari.

Mots clés : Marguerite de Provence-Reine de France-Louis IX-Comté de Provence-Territoire – Sororie

27 juin 2023
2B48 à SJA bâtiment SJA2, Nice

Rencontres scientifiques à venir

Consulter toutes les rencontres