Les moines et le labeur : Recherches sur le « travail » dans l’Occident médiéval (III)

Michel Lauwers (UMR CEPAM, UNS) : Introduction

Valentina Toneatto (UMR CERHIO, Rennes 2) :
Le « travail » dans l’hagiographie gréco-latine entre Antiquité tardive et haut Moyen Âge15

Emmanuel Bain (UMR TELEMME, AMU) :
« Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (2 Thess. 3, 11) : la réception médiévale des injonctions pauliniennes à travailler

Ludolf Kuchenbuch (Fernuniversität Hagen) :
Un quintette au banc d’essai : la sémantique du « travail » dans le traité De diversis artibus de Théophile. Suivi d’une réflexion sur la microsémantique des documents uniques

Nicolas Schroeder (Université Libre de Bruxelles) : Opus et servitium familiae. Encadrement des hommes et « travail » dans les seigneuries monastiques, IXe-Xe siècles

Didier Panfili (UMR LAMOP, Paris 1) :
Les convers cisterciens. Discours et pratiques sociales (vers 1130-vers 1250)

Avec la participation de Uwe Brunn, Cécile Caby, Didier Méhu-

Les valeurs de l’art

Vendredi 18 mars à la MSHS-Sud Est
Saint-Jean d’Angély 3, Amphi 31 (rdc)

RésumésProgramme

10h15 Rosa Maria Dessì et Nicolas Naudinot (Université Nice Sophia Antipolis, CEPAM-UMR 7264) : Présentation

10h30 Elena Man-Estier (Conservatrice du patrimoine, sous-direction de l’archéologie, Ministère de la Culture et de la Communication et UMR 5199 PACEA) :
La valeur de l’art préhistorique : donner la parole à des expressions muettes

11h30 Étienne Anheim (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, IECI) :
Entre valeur matérielle et valeur spirituelle : la Madone Rucellai de Duccio (1285)

Discussion et pause

14h Charlotte Guichard (Institut d’histoire moderne et contemporaine, ENS, Paris, UMR 8066) : Auctorialité, autographie et présence : la signature dans la peinture des Lumières

Résumés des communications

Étienne Anheim (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, IECI) :
Entre valeur matérielle et valeur spirituelle : la Madone Rucellai de Duccio (1285)

La Madone Rucellai de Duccio est un tableau célèbre à plusieurs titres. C’est l’œuvre de la plus grande dimension connue pour le XIIIe siècle, et aussi l’une des plus anciennes pour lesquelles on ait conservé le contrat de commande. Mais c’est également une œuvre clé dans le dispositif narratif de Vasari, qui raconte la procession qui a accompagné son installation dans le Duomo de Sienne, où elle venait prendre place dans une tradition civique et votive d’alliance entre la ville et la figure de la Vierge. Enfin, l’histoire complexe de son attribution, d’abord à Cimabue puis à Duccio à la suite d’une enquête historique de plus d’un siècle, a ajouté à l’importance de l’œuvre dans l’histoire de la peinture italienne au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance, et achève de lui donner sa valeur toute singulière à nos yeux. À partir de cette étude de cas qui est aussi une étude d’œuvre, mais dans un sens très particulier, c’est cette valeur, dont les racines sont à la fois matérielles, plongeant dans l’artisanat urbain et le notariat, et spirituelles, liées au culte de la Vierge et à la nouvelle place des images dans la pittura nuova, qu’on tentera de comprendre, en mesurant la distance avec des notions traditionnellement considérées à l’origine de la valorisation de la peinture, comme l’art, le marché ou l’esthétique.

Charlotte Guichard (Institut d’histoire moderne et contemporaine, ENS, Paris, UMR 8066) : Auctorialité, autographie et présence : la signature dans la peinture des Lumières

En dépit de quelques études de cas, singulières voire uniques, la signature dans le tableau reste un détail mal connu dans son histoire, souvent rapportée à l’histoire du statut de l’artiste, du développement du marché de l’art et des marques d’auctorialité. Ma communication s’articulera autour d’une réflexion sur la main de l’artiste et la matérialité de l’objet tableau, afin de mettre en évidence un phénomène nouveau au XVIIIe siècle, à savoir l’effet de présence de l’artiste à travers sa signature. Cet effet de présence repose d’abord sur une fascination nouvelle pour le geste de l’artiste. Contre les anciennes logiques de l’atelier (collectives et collaboratives), la signature autographe instaure un autre régime d’authenticité qui exalte la présence de l’artiste à sa toile et qui met en scène dans le tableau la performance de son geste. En outre, du point de vue plus large de l’histoire culturelle, cette présence autographique de l’artiste à sa toile produit un effet de témoignage. C’est une figure nouvelle qui émerge dans la peinture des Lumières, celle de l’artiste témoin de son temps, engagé personnellement dans son présent et contemporain des événements qu’il dépeint.

Elena Man-Estier (Conservatrice du patrimoine, Sous-direction de l’archéologie, Ministère de la Culture et de la Communication et UMR 5199 PACEA) :
La valeur de l’art préhistorique : donner la parole à des expressions muettes

Ce que l’on appelle communément « l’art préhistorique » est constitué d’un ensemble de productions artistiques aux techniques, supports et thèmes extrêmement variés. Les plus connus sont sans doute les grottes ornées, comme Lascaux ou Chauvet. Mais une multitude d’objets, armes, outils ou vestiges sans rôle utilitaire, ont également été décorés, parfois richement. Réalisées pendant près de 30 millénaires, ces expressions artistiques s’interrompent brutalement au début de l’Holocène, il y a environ 10000 ans, quand les sociétés humaines évoluent sous la pression des climats et des environnements changeants. Passées à travers le temps de manière lacunaire, elles nous poussent aujourd’hui à nous interroger sur leurs valeurs artistiques, esthétiques, symboliques mais aussi marchandes. Découverts il y a à peine 150 ans, les premiers vestiges symboliques de la préhistoire ont été âprement débattus en tant que productions artistiques. Plus tard, il a fallu trouver de nouveaux moyens de les étudier. Les analyses des historiens de l’art ont servi de base aux réflexions mais les préhistoriens s’en sont vite affranchis pour inventer leurs propres règles. Toutefois, la propre valeur symbolique de cet art continue d’être sujette à caution. Si sa beauté et sa rareté nous poussent à lui imaginer un rôle essentiel au sein des sociétés – magique, religieux, mythologique – on peut aussi le considérer comme un simple accompagnement du quotidien, un décor presque anecdotique dans lequel les véritables actions symboliques n’ont, elles, pas laissé de traces. Enfin, parce que ces productions sont rares et fragiles, nous devons aussi nous interroger sur leur valeur marchande. Le caractère exceptionnel des grottes et des objets ornés a parfois fait tourner les têtes… Il a aujourd’hui conduit la communauté scientifique à changer sa façon de les étudier, en privilégiant par exemple les analyses non destructives et les fac-similés. Si le sens ou la fonction de cet art ne pourront sans doute jamais être atteints, on sait désormais comment le faire parler, en le respectant et en respectant avant tout les artistes qui l’ont réalisé, il y a des milliers d’années. Ainsi, nous avons appris à redonner la parole à des expressions muettes mais surtout à les écouter, comme on écouterait l’écho lointain et délicat d’une société disparue.

International Conference on Greek Etymology

Vendredi 18 mars: matin

  • 9h Accueil
  • 9h15-9h30 A. Zucker, V. Castellana, A. Farnoux, E. Grasso, B. Le Magoarou

Ouverture du colloque
Session Théorie et conception antique
Président de séance : Glenn Most

  • 9h30-10h Elsa Bouchard (Univ. Montréal, Canada)
    Étiologie linguistique et discours théologique
    d’Hésiode à Platon
  • 10h-10h30 Pavlos Sfyroeras (Univ. Middlebury, USA)
    The Drama of Etymology: Aristophanes’ Birds
    and Plato’s Cratylus
  • 10h30-11h Pause
  • 11h-11h30 Marco Romani Mistretta (Univ. Harvard, USA)
    Naming the Art, or the Art of Naming: The Etymology
    of Techne in Plato’s Cratylus
  • 11h30-12h Daniel Petit (ENS Paris, France)
    L’étymologie par le contraire chez les Grecs
  • 12h-12h30 Discussion
  • 12h45 Déjeuner

Vendredi 18 mars: après-midi

Session Théorie et pratiques spécifiques
Président de séance : Elsa Grasso

  • 14h30-15h Nathalie Rousseau (Univ. Paris Sorbonne, France)
    Ὅτι ἀλαζών ἐστι μάρτυς ἡ ἐτυμολογία : Théories et pratiques étymologiques chez Galien de Pergame
  • 15h-15h30 Andrea Filoni (Univ. Milan, Italie)
    L’uso dell’etimologia nel Περὶ θεῶν di Apollodoro di Atene
    (e nel suo mediatore Porfirio): uso scientifico o ideologico?
  • 15h30-16h Maria Chriti (Κέντρο Ελληνικής Γλώσσας-Θεσσαλονίκη, Grèce)
    L’Étymologie comme instrument de création de noms
    chez Ammonius, le commentateur néoplatonicien d’Aristote
  • 16h-16h15 Pause
  • 16h15-16h45 Claire LeFeuvre (Univ. Paris Sorbonne, France)
    Les éléments implicites dans les raisonnements étymologiques des scholiastes
  • 16h45-17h15 David Driscoll (Univ. Stanford, USA)
    Spurning Glosses: Etymological Interpretation of Poetry
    as a Social Phenomenon at Plutarch’s Symposia
  • 17h15-17h45 Georgia Kolovou (Univ. Nanterre Paris X, France)
    The reception of the etymology in the Commentary of Eustathios on Homer’s Iliad
  • 18h-19h30 Cinéma : Agnès Sklavos et Stelios Tatakis
    Les événements de Phocée 1914,
    Tatakis AV Productions (Grèce), 2014 (50 mn)
  • 20h30 Dîner

Samedi 19 mars: matin

Session Ressource poétique et jeux de mots
Président de séance : Arnaud Zucker

  • 9h00-9h30 Pierre Destrée (Univ. Louvain, Belgique)
    Platon et l’usage humoristique des noms propres
  • 9h30-10h Christophe Cusset (ENS Lyon, France)
    L’étymologie comme ressource poétique
    chez les poètes alexandrins
  • 10h-10h30 Benoît Louyest (Univ. Montpellier III, France)
    Assaisonnements étymologiques. Les jeux sur
    le langage dans le Banquet des sophistes d’Athénée
  • 10h30-11h Pause
  • 11h-11h30 Valentin Decloquement (Univ. Lille III, France)
    Etymologie fallacieuse et jeux de mots.
    Les questions homériques factices de Ptolémée Chennos
  • 11h30-12h Simone Beta (Univ. Siena, Italie)
    Jouer (et s’amuser) avec la littérature.
    Les jeux de mots dans la poésie grecque
  • 12h-12h30 cussion
  • 12h45 Déjeuner
  • 14h30-16h Visite Guidée ou libre de la villa Kérylos

International Conference on Etymological Theories and Practice in Greek

Dates and Submission

We invite papers (10-20 pages) describing researches and innovative ideas covering the topics of the conference. The main focus of the conference is ancient and byzantine Greek texts but studies on modern Greek approaches of ancient language are also possible. Submissions of an abstract (500 words) is expected before september 15 (no extension). Abstracts can be written and talks can be given in French, English, Greek, German, Spanish or Italian. Accepted papers will be published.

Organisation

Arnaud Zucker (CEPAM-UMR7264, Univ. Nice Sophia Antipolis, France)
Elsa Grasso (CRHI-EA 4318, Univ. Nice Sophia Antipolis, France)
Alexandre Farnoux (EFA)
Vassiliki Mavroidakou-Castellana (Villa Kérylos)

Programme committee:

Jorge Bergua (Univ. Málaga-Spain)
Simone Betta (Univ. Pisa-Italy)
Michèle Biraud (Univ. Nice-France)
David Bouvier (Univ. Lausanne-Switzerland)
Luc Brisson (CNRS, Paris-France)
Maria Chriti (Centre for the Greek Language, Thessaloniki-Greece)
Alexandre Farnoux (Ecole Française d’Athènes-Grèce)
Elsa Grasso (Univ. Nice, France)
Charles de Lamberterie (EPHE, Académie des Inscriptions et Belles Lettres-France)
Glenn Most (Univ. Chicago-USA, Univ. Pisa-Italy)
Koen Vanhaegendoren (Univ. Liège-Belgium)
Arnaud Zucker (Univ. Nice, France)

Call for paper :

This international conference to be held in the Villa Kerylos in March 2016 (03/18-19) aims to attract researchers, mainly philologists and linguists interested in the etymology of Greek language (ancient, Byzantine and modern as well). The ancient Greek conception of etymology is fundamentally different from our modern one and has a much broader meaning. To start with, it allows a rather exceptional plasticity (see, e.g., Plato’s Cratylus) as far as semantic paronomasia is concerned. As ancient scholars understood it, etymology is chiefly a dynamic process aiming at suggesting semantic correlations between words based on phonetic similarities, with a momentous heuristic power. This intellectual game, a very serious one at that, deserves to be investigated since neither is it scientific in character (as modern linguists would describe it) nor can it be labelled as “folk” etymology. It is rather a cultural construction, which is both an art of punning and an attempt to uncover deep semantic motivations. From Homeric epos onwards (see Porph. ad Il. 9.1.160 : Ὁμηρικοῦ ὄντος τοῦ παρετυμολογεῖν), where it appears to be a major concern, a tendency to cluster together words from the same suppoed root or origin seems to become more and more widespread. Some of this spirit is still present in modern practice, although it receives an unmerited discredit. The phonetic proximity of words in a language have an unquestionable effect in the unconscious representation of the world and interconnecting paronymic words has ever had intense attractiveness and heuristic and intellectual interest, either in linguistic theories or in puns or wordplay practices.

One of the issues of this conference is to attract Greek scholars and strengthen scientific relations between Greece and Nice. Another aspect we intend to support in this event is the large diachronic investigation on Greek language from antiquity to modern time.

Différents éclairages de l’analyse fonctionnelle

10h Hermine Xhauflair (MNHN)
La tracéologie combinée à l’ethnoarchéologie comme moyen de retrouver des témoignages de pratiques humaines passées dans les forêts tropicales du sud-est asiatique.

11h Juan José Ibaňez Estevez (CSIC)
Quantification du micropoli d’usure par microscopie confocale: l’exemple des traces de moisson et l’origine de l’agriculture.

12h Sylvie Beyries (CEPAM-P2EST), Jesus González Urquijo (Universitad de Cantabria), Juan José Ibaňez Estevez (CSIC), Talia Lazuén (CNRS-TRACE)
Présentation du programme de quantification du micropoli d’usure par microscopie confocale sur le cuir.

12h30 Buffet

14h Jimmy Linton (Université de Liège)
Apport de l’analyse tracéologique des séries lacustres suisses à la reconstitution des systèmes de maintien et du fonctionnement des outils en silex néolithiques.

15h Lorène Chesnaux (Paléotime)
Au-delà des inventaires typologiques. Approches croisées, expérimentales et fonctionnelles pour la reconstitution du fonctionnement des microlithes du Premier Mésolithique en France.

Du site au territoire : relations sociétés-milieux – Actualités de la recherche

10h30 : accueil et introduction

10h45 : Louise Purdue (CEPAM-DYNAPP), Sophie Costa (Université de Bourgogne), Antonin Tomasso (CEPAM-P2EST), Guillaume Porraz (IFAS-Johannesburg), Gourguen Davtian (CEPAM-DYNAPP)
Les Prés de Laure et le Jabron: histoire d’une vallée varoise et de son occupation de la Préhistoire à aujourd’hui.

11h45 : Clément Moreau (Archéodunum), avec la collaboration de Sylvain Foucras (Archeodunum), Luke Howarth (Chronoterre), Vanessa Léa (CNRS-TRACES), François-Xavier LeBourdonnec (Université de Bordeaux-IRAMAT-CRP2A), Jimmy Linton (Université de Liège), Frédéric Magnin (CNRS-IMBE), Cristiano Nicosia (Université libre de Bruxelles), Lucas Pacotte (Archéodunum) et Claire Delhon (CEPAM-GRENES)
Installation et réinstallation des Chasséens dans le vallon de Cazan (Vernègues, Bouches-du-Rhône).

13h-14h : buffet

14h : Janet Battentier (CEPAM-GRENES) et Didier Binder (CEPAM-P2EST) Environnement des derniers chasseurs-cueilleurs versus environnement des premiers agro-pasteurs entre les Alpes et les Apennins (7e – 6e millénaire BCE) : état des lieux et perspectives.

15h : Martine Regert (CEPAM-P2EST)
L’homme et l’abeille : une histoire plurimillénaire mise en lumière par des recherches à l’interface de la chimie et de l’archéologie.

« La Montagne ça vous gagne ». Histoire des territoires montagnards depuis 10 mille ans. Comment reconstituer l’évolution des paysages et des pratiques ?

14h00-14h40 – Rémi Berthon (UMR 5133 Archéorient/UMR 7209 Archéozoologie et archéobotanique)
Approche archéozoologique de l’exploitation du milieu montagnard au Caucase (6ème-3ème mill. BC) »

14h40-15h20 Manon Bajard (UMR 5204 EDYTEM)
Modifications des sols et du paysage au lac de La Thuile (Massif des Bauges, Savoie) pendant l’Holocène: mise en évidence d’une domination des processus érosifs liés à l’homme à l’étage montagnard.

Pause

15h30-16h10 – Fabien Arnaud et al. (UMR 5204 EDYTEM)
Erosion, crues, dynamique et occupation des sols au cours de l’Holocène : retour sur 15 ans d’étude des sédiments lacustres dans les Alpes françaises

16h10- 16h50 – Charline Giguet-Covex (York University, Department of Archaeology/UMR 5204 EDYTEM)
L’histoire des activités agricoles et des paysages révélée par un outil en plein essor. L’ADN sédimentaire lacustre