18 avril 2014

Bioarchéologie du Néolithique Liguro-provençal

Séminaire présenté dans le cadre de l'axe transversal " Du site au territoire : interactions sociétés-milieux " du CEPAM (UMR 7264) & du master PPA.

 10h Didier Binder (CEPAM – UMR 7264) Introduction

 10h30 Sébastien Guillon (CEPAM – UMR 7264)
Dynamique de la végétation alluviale côtière dans le Sud-Est de la France (bassins versants du Loup et de la Cagne, Alpes-Maritimes) au cours du Néolithique ancien et moyen

 11h30 Allowen Evin, Linus Girdand Flink, Lionel Gourichon, Thomas Cucchi (MNHN UMR 7209, Durham University, CEPAM – UMR 7264)
Nouvelles données sur les cochons néolithiques du Sud de la France : les apports de l’ADN ancien et de la morphométrie géométrique

12h30 Déjeuner

 14h Giovanni Boschian (Université de Pise)
Nouveautés sur les fumiers néolithiques de la Grotte des Arene Candides

 15h Oriane Rousselet & Laurent Bouby (PAIR, Sélestat ; CBAE UMR 5059, Montpellier)
Agriculture et cueillette : évolution des ressources au cours du Néolithique provençal

 16h Janet Battentier (CEPAM – UMR 7264)
Évolution du couvert forestier et gestion du combustible au Néolithique (5800 à 2000 cal BCE)

Dynamique de la végétation alluviale côtière dans le Sud-Est de la France (bassins versants du Loup et de la Cagne, Alpes-Maritimes) au cours de la première moitié de l’Holocène
Sébastien Guillon

Au cours de la première moitié de l’Holocène les conditions climatiques, eustatiques et anthropiques connaissent de nombreuses et importantes modifications. Parmi celles-ci, les données régionales relatives au quart Nord-Ouest du bassin méditerranéen révèlent plusieurs variations pluriscalaires et significatives des conditions d’humidité ainsi que des températures. Parallèlement, la hausse du niveau marin enregistre des vitesses très élevées et la région de l’arc Liguro-Provençal voit l’installation des premières communautés agro-pastorales de la culture « Impressa », en l’occurrence dès le début du 6ème millénaire cal. BCE. Afin de qualifier la réponse de la végétation alluviale côtière, entre la fin du 8ème et le 5ème millénaire, face à l’évolution de ces conditions, l’analyse pollinique à haute résolution de deux séquences sédimentaires alluviales (bassin du Loup et de la Cagne) a été réalisée. Grâce à une approche pluridisciplinaire (carpologie, ostracologie, sédimentologie…) et méthodologique inédite (analyse du transport pollinique fluviatile) les résultats montrent une évolution précise des écosystèmes végétaux côtiers et alluviaux. Au sein de cette évolution, la remontée du niveau marin joue un rôle fondamental comme en témoigne l’expansion littorale des aulnaies marécageuses. Le forçage climatique joue également un rôle important. Les étés plus humides du 6ème millénaire participe à la diffusion du sapin à basse altitude, alors que l’augmentation de la fréquence des sécheresses estivales enregistrées à partir du 5ème millénaire favorise le développement d’une végétation sclérophylle à bruyère arborescente. La néolithisation de la région participe également au façonnage des paysages littoraux. La récurrence du type pollinique Cerealia (gr. Hordeum) dès les premières décennies du 6ème millénaire atteste de l’importance des plaines alluviales côtières dans l’économie de production des premiers groupes néolithiques.

Nouvelles données sur les cochons Néolithiques du Sud de la France: les apports de l’ADN ancien et de la morphométrie géométrique
Allowen EVIN, Linus GIRDLAND FLINK, Lionel GOURICHON, Thomas CUCCHI

Les avancées des analyses moléculaires ont permis de retracer l’introduction de cochons domestiques et d’origine Proche Orientale dans des sites archéologiques de l’Est de l’Europe. Dés le début du 4e millénaire avant notre ère, cette signature génétique disparaît d’Europe au profit de celle des sangliers et cochons domestiques modernes Européens. Nos applications des outils de la morphométrie géométrique aux formes dentaires nous ont permis de réévaluer le statut sauvage ou domestique des individus archéologiques et de combiner les analyses de formes à des analyses moléculaires portant à la fois sur l’ADN mitochondrial et sur un gène impliqué dans la coloration du pelage. Cette approche nous permet de reconsidérer la question du début de l’élevage du porc dans le Néolithique provençale.

« Agriculture et cueillette : évolution des ressources au cours du Néolithique provençal
Oriane Rousselet & Laurent Bouby (PAIR, Sélestat ; CBAE UMR 5059,
Montpellier)

Nous proposons un bilan des données carpologiques disponibles pour le Néolithique provençal et de leurs apports concernant les ressources cultivées et cueillies. Pour chaque grande phase (Néolithique ancien, moyen et final) une rapide présentation critique du corpus documentaire (nombre, répartition des sites, échantillonnage, méthodes) est tout d’abord effectuée.
Les résultats carpologiques restent modestes en ce qui concerne le Néolithique ancien. Les principaux sites sont l’Abri Pendimoun (Castellar, 06), la Baume de Fontbrégoua (Salernes, 83) et la Font-aux-Pigeons (Châteauneuf-les-Martigues, 13). La diffusion des plantes cultivées avec l’implantation de l’agriculture en Provence est ainsi discutée dans un cadre élargi au Midi méditerranéen. L’évolution de la place relative des blés vêtus et des céréales nues doit notamment être débattue. Nous soulevons également la question du rôle alimentaire des fruits cueillis.
Pendant le Néolithique moyen et le Néolithique final nous assistons à une diversification des productions céréalières : blé nu, blé amidonnier, blé engrain, orge nue et vêtue, qui sont très souvent associés sur une même occupation. Nous pouvons aussi noter la présence toujours marginale de légumineuses et la persistance des plantes issues de la cueillette. Pour illustrer ce propos nous nous allons nous intéresser plus spécifiquement au site de Ponteau-Gare à Martigues, daté du Néolithique final et dont la nature des restes carpologiques autant que leur conservation sont assez caractéristiques des occupations de la fin du Néolithique provençal. »

L’abri Pendimoun (Castellar, Alpes-Maritimes) : Évolution du couvert forestier et gestion du combustible au Néolithique (5800 à 2000 cal BCE)
Janet Battentier, Stéphanie Thiébault, Didier Binder, Isabelle Théry, Alain Carré,
Claire Delhon

L’abri Pendimoun occupé au Sauveterrien (8800-8400 cal BCE), puis des débuts du Néolithique ancien (5800-5500 cal BCE) à la fin du Campaniforme (2300-2000 cal BCE) (fouilles dirigées par D. Binder entre 1985 et 2006) est implanté à 4 km du littoral et à 690 m d’altitude, au pied d’imposantes barres calcaires, à l’interface des étages de végétation méso- et supra-méditerranéen dans une région où les Préalpes plongent dans la mer.
Les occupations de cet abri des premiers agropasteurs Impressa jusqu’au Campaniforme, singulières en raison de leur récurrence et de leur variété (funéraires, pastorales, domestiques et artisanales) sont bien documentées et bien datées, ce qui en fait un site clé pour l’étude du Néolithique ouest-méditerranéen.
L’implantation de ce site dans une région aux paysages très contrastés où les données paléoenvironnementales sont rares, son occupation longue, diversifiée et détaillée à une période de mutations tant socio-économiques qu’écologiques, ainsi qu’une méthodologie de fouille impliquant des prélèvements bioarchéologiques systématiques, nous permettent d’aborder les modalités d’anthropisation du couvert forestier et la gestion de la ressource ligneuse au regard de la diversité environnementale et fonctionnelle de cet abri.
L’identification de plus de 7500 charbons de bois, révélant 21 taxons (J. Battentier et S. Thiébault), permet notamment de documenter l’évolution du couvert forestier depuis les derniers chasseurs-cueilleurs, dont l’économie de subsistance affectait peu l’environnement, jusqu’au Campaniforme qui clôture près de 4000 ans d’occupations agropastorales de l’abri.

Programme seminaire 18 avril

18 avril 2014
CEPAM

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