ISBN : 978-2-503-54525-7
2012, 634 p.
Prix : 65 euros (acheter l’ouvrage)
Les auteurs de ce livre s’interrogent sur le rôle historique de la dîme dans le développement des sociétés occidentales. Prélèvement d’un dixième, imposé à tous, en principe sur toute forme de production et en particulier sur les fruits de la terre, destiné à l’entretien des clercs et des pauvres, la dîme fut au Moyen Âge à l’origine de pratiques substantielles de redistribution des biens, en même temps qu’un élément essentiel de structuration des rapports sociaux.
Dans l’histoire variée des dîmes, dont ils s’efforcent de restituer les différentes facettes, des représentations et des normes aux usages sociaux, les historiens qui ont participé à ce volume saisissent les formes d’échanges et de domination caractéristiques de la société féodale, ainsi que la part prise par l’Église dans cette société.
L’ouvrage met en évidence la diversité, tout à la fois chronologique et spatiale, de l’histoire des dîmes. Les contributions relatives aux pratiques du prélèvement concernent la Francie du Nord-Est, de l’Ouest et du Midi, la Bourgogne, ainsi que l’Italie centrale et septentrionale, entre le VIIIe et le XVe siècle ; les chapitres consacrés aux discours sur la dîme évoquent les écrits des Pères de l’Église, les principes élaborés à l’époque carolingienne et les productions (théologiques, juridiques) émanant des intellectuels des XIIe et XIIIe siècles.
Dans un chapitre préliminaire (« Pour une histoire de la dîme et du dominium ecclésial »), Michel Lauwers expose les hypothèse et les résultats du programme de recherche qui a donné lieu à plusieurs rencontres scientifiques depuis 2007 et abouti à ce livre, tandis que, dans une postface (« Des fruits et des hommes »), Mathieu Arnoux propose un certain nombre de perspectives, parfois volontairement décalées par rapport aux travaux ici réunis.