Collection d’études médiévales n° 7
ISBN 978-2-503-51833-6
2007, 400 p.
Le déroulement de la consécration ou dédicace d’une église est codifié dans l’Église latine aux VIIe et VIIIe siècles pour devenir, au Moyen Âge central, un rituel fastueux. La consécration apparaît alors comme l’acte fondateur d’un nouvel espace-temps polarisé par le bâtiment ecclésial. Les paroles prononcées et les gestes effectués lors du rituel contribuent à manifester cette nouvelle naissance et les transformations qu’elle implique. Les mesures prises pour en conserver le souvenir inscrivent l’événement dans la mémoire de la communauté liée au lieu consacré.
Œuvre commune d’un groupe d’historiens, d’historiens de l’art et d’archéologues médiévistes, le présent ouvrage propose une réflexion sur les implications sociales de la consécration de l’église au Moyen Âge central. Il s’agit tout d’abord de comprendre la dynamique du rituel et ses effets sociaux, en étudiant les déplacements des protagonistes, les gestes des célébrants, tant furtifs (bénédictions, signes de croix, onctions) que durables (marquages au sol ou sur les murs), les paroles prononcées, la musique, les chants et les odeurs qui plongent le rituel dans une atmosphère multi-sensorielle. Il s’agit ensuite d’examiner les conditions de production d’un commentaire normatif et exégétique sur la consécration, tant en amont qu’en aval de la célébration, et de comprendre les liens qui unissent ces différents modes de discours sur le rituel. Il s’agit enfin de comprendre les formes et les effets sociaux des narrations de l’événement-consécration, tant par le verbe (de la notice à la chronique) que par l’inscription monumentale et l’image peinte ou sculptée. Ces trois axes de la réflexion sont envisagés de manière croisée et complémentaire.
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont implantés dans des structures universitaires ou de recherche en France, Suisse, Belgique, Canada et États-Unis.