Cémentochronologie

Coupe de cément dentaire d’une molaire de Cerf (Covalejos, Espagne, Paléolithique moyen), vue en lumière transmise naturelle. Photo Carlos Sanchez-Hernandez & Lionel Gourichon.

La cémentochronologie est une technique permettant d’estimer l’âge et la saison de mort d’un mammifère à partir de l’analyse des structures de croissance enregistrées saisonnièrement dans le cément dentaire. Le cément est l’un des tissus minéralisés qui composent la dent, avec l’émail et la dentine. Durant toute la vie de la dent il se dépose sur les racines selon un rythme de croissance qui varie selon la période de l’année et le métabolisme, avec un ralentissement marqué pendant l’hiver chez de très nombreuses espèces mammaliennes (y compris l’espèce humaine).

Sectionné transversalement ou longitudinalement et observé au microscope à lumière transmise naturelle ou polarisée, le cément apparaît constitué de bandes translucides et opaques en alternance, qui correspondent respectivement à des dépôts hypo- et hyperminéralisés. Sachant qu’une paire de bandes représente un cycle annuel, il est possible d’estimer l’âge de l’animal d’après le nombre total de paires et en prenant en compte l’âge initial de formation de la dent. La nature de la dernière couche et son degré de croissance nous renseignent directement sur la saison durant laquelle l’individu est mort.

Cette technique de pointe, bien que partiellement invasive, est développée en archéologie depuis des décennies pour mieux comprendre l’organisation annuelle des activités de subsistance des sociétés humaines et déterminer la saisonnalité des occupations préhistoriques.