Possibilités et limites de l’identification taxinomique des céréales à partir des phytolithes de glumes : implications archéologiques

Direction : Claire Delhon

Sujet de M1 PPA 2023-2024 traité par Chaima Boussaada

Les phytolithes sont des particules d’opale de silice qui se forme dans et entre les cellules végétales au cours de la vie des plantes. Les graminées, et parmi elles les céréales, en produisent de grandes quantité et une grande variété de formes, qui varient entre les parties végétatives (tige, feuilles) et les inflorescences de la plante (enveloppe des caryopses).

Très résistants en raison de leur composition chimique, les phytolithes peuvent être présents dans des contextes où les restes organiques ne sont pas préservés. Ainsi, ils peuvent tracer la présence et l’utilisation de céréales sur des sites où le sédiment n’est pas propice à la conservation des carporestes. Néanmoins, l’identification plus précise de ces dernières à partir des phytolithes reste problématique. Des différences entre les différents genres, et probablement entre certaines espèces du même genre, semblent possible, mais les critères publiés restent flous et les méthodes de discrimination difficilement applicables.

En M1, il s’agira :

– de faire un état de l’art bibliographique des descriptions et clefs d’identification publiées à ce jour, et un bilan critique des possibilité et limites de l’utilisation de ces dernières en routine

– de définir et de décrire rigoureusement des critères d’identification d’un petit nombre d’espèce de céréales de la sous-famille des Pooideae (blés, orges, seigle) à partir d’échantillons actuels, et de définir les conditions de leur utilisation (effectif, état des phytolithes) en contexte archéologique.

Pour cela, la méthode du in situ ashing sera privilégiée. Elle permet, à partir d’un protocole de préparation simple des échantillons par carbonisation sur lame de microscopie, d’observer les phytolithes in situ dans le tissu végétal, ce qui permet de comprendre leur position anatomique et de tenir compte des articulations entre les différentes cellules, où semblent se jouer une partie des variations interspécifiques. Pour une meilleure évaluation du potentiel pour l’archéologie, les résultats obtenus par cette méthode pourront être comparés à l’analyse en aveugle d’assemblages phytolithiques obtenus par des méthodes plus destructrices (dry– et wet-ashing).

Phytolithes de céréales, Klimonas, Chypre, PPNA