« Bijoux tendance » : L’engouement pour les cauris chez les sociétés agropastorales néolithiques du Levant

Direction : Hala Alarashi et Tatiana Theodoropoulou

Contacts : hala.alarashi@cnrs.fr, theodoropoulou.tatiana@cepam.cnrs.fr

Sujet du M1 2P2A pour la rentrée 2024-2025 et de M2 pour la rentrée 2025-2026

Mots clés : Néolithique précéramique B, Levant, Méditerranée Orientale, Mer Rouge, Circulation, Taphonomie, Cultures locales  

Au Proche-Orient, l’avènement du mode de vie agropastoral au 8e millénaire avant notre ère, enclenché par l’adoption de la sédentarité et la domestication de certaines plantes et animaux, a entraîné des changements significatifs dans les expressions symboliques des sociétés. Ces changements se manifestent clairement dans les pratiques ornementales du corps humain. À la fin de la période néolithique précéramique B, les parures des enfants et des adultes intègrent une grande diversité de matériaux « exotiques » provenant de régions lointaines. Des pierres colorées et des coquilles marines attrayantes sont ainsi combinées pour créer des colliers, des ceintures, des coiffes ou des diadèmes.

Parmi les coquilles de mollusques marins, les cauris étaient les plus prisées pour la création de parures. Mais d’où proviennent ces cauris et à quelles espèces appartiennent-elles ? Dans quels habitats naturels vivaient ces espèces et comment leurs coquilles étaient-elles obtenues ? Étaient-elles ramassées de manière opportuniste après la mort de l’animal, une fois échouées sur les plages, ou peut-on parler d’une méthode d’acquisition impliquant une sélection selon des critères définis ? Quelles distances les cauris ont-elles parcourues depuis leurs habitats naturels jusqu’aux sites de découverte ? Enfin, quelles fonctions sociales et symboliques les communautés néolithiques ont-elles attribuées à l’utilisation des cauris ?

Cette recherche est conçue pour un travail de mémoire de Master 1 et de Master 2.

Pour le travail de mémoire de Master 1, qui est de nature bibliographique, le candidat ou la candidate devra :

  • Établir une base de données chrono-spatiale répertoriant la distribution des cauris néolithiques (parures, objets symboliques, etc.) au Levant.
  • Recenser les phénomènes et stigmates d’altération taphonomique des cauris à deux moments clés : avant leur acquisition (pendant la vie et après la mort de l’animal) ; et après leur acquisition et utilisation par les humains (processus post-dépositionnels).

Pour le travail de mémoire de Master 2, le candidat ou la candidate devra :

  • Effectuer une analyse d’identification taxonomique et taphonomique des parures en cauris provenant du village néolithique de Ba’ja en Jordanie.
  • Utiliser la base de données établie précédemment ainsi que d’autres proxis archéologiques pour modéliser les réseaux de circulation des cauris à l’époque néolithique.

Prérequis souhaitables :

  • Connaissances générales de la Préhistoire et de la Néolithisation du Proche-Orient.
  • Motivation pour apprendre à créer une base de données.
  • Capacité à mener une recherche bibliographique approfondie.
  • Motivation pour apprendre le langage statistique R et la visualisation des résultats.
  • Intérêt pour l’étude des altérations taphonomiques des objets du passé et pour l’analyse de la culture matérielle en général, notamment celle d’origine naturelle.
  • Curiosité et capacité à prendre des initiatives.
Exemples de cauris actuelles (a, d, g) et archéologiques (b, c, e, f, h) : a, b, c Naria turdus (Mer rouge) ; d, e, f Naria nebrites (mer Rouge) ; g, h Luria lurida (Méditerranée). Echelle : 2 cm (photos : H. Alarashi).