Projet financé par le programme UCA-JEDI ANR-15-IDEX-01, l’EUR CREATES, la MSHS Sud-Est, le CRHI et le CEPAM.
Comité d’organisation : Sébastien POINAT (Université Côte d’Azur, CRHI), Grégori JEAN (Université Côte d’Azur, CRHI) et Frédérique BERTONCELLO (CNRS, Université Côte d’Azur, CEPAM)
Dans les Règles pour la Direction de l’Esprit, Descartes affirme explicitement et de façon parfaitement univoque que la certitude est une détermination essentielle de la connaissance : la connaissance est certaine, ou n’est pas. En un sens, la position cartésienne est un prolongement assez naturel de la conception traditionnelle de la connaissance. Selon cette conception, la connaissance s’oppose fondamentalement à l’opinion. Cette dernière est changeante, douteuse, et si elle est vraie, c’est plutôt par chance que pour de solides raisons. Au contraire, la connaissance suppose non seulement la vérité mais aussi la capacité de donner les raisons qui font tenir une proposition pour vraie. Celui qui sait, sait pourquoi il sait, et il est donc sûr de son savoir. Si l’on oppose la connaissance à l’opinion, la certitude n’est-elle pas forcément une caractéristique essentielle de la connaissance ?
Le colloque intitulé « La connaissance incertaine et ses vertus » propose de prendre le contre-pied de la conception traditionnelle de la connaissance. Il s’agira d’abord d’explorer l’hypothèse que la connaissance peut être incertaine, sans changer de nature et déchoir de son statut de connaissance (en devenant simple opinion). La difficulté d’une telle position consiste à éviter d’être conduit à adopter une position sceptique : la connaissance incertaine, si elle existe, est bien une connaissance et en affirmant que la connaissance peut être incertaine, on ne doit pas être amené à nier qu’il soit possible de connaître.
Il s’agira ensuite de réfléchir aux vertus de cette connaissance, en la comparant à la connaissance classique, prise dans les limites de la certitude. A l’opposé de la thèse cartésienne, Karl Popper a ainsi soutenu dans La Logique de la découverte scientifique que l’exigence de certitude était un frein considérable au progrès scientifique. Les théories scientifiques, disait Popper, sont d’audacieuses conjonctures, et non pas du tout une synthèse d’affirmations certaines. Dans la perspective adoptée ici par Popper, le colloque visera à explorer l’hypothèse selon laquelle l’incertitude de la connaissance n’est pas un défaut dont il faudrait s’accommoder, mais une caractéristique positive, qui ouvre des perspectives constructives. On pourra ainsi se demander si la connaissance incertaine, précisément parce qu’elle est libérée de certains réquisits méthodologiques trop lourds liés à l’exigence de certitude, n’est pas en mesure de se frayer des chemins inattendus.
Le colloque tentera d’aborder ces questions selon différentes perspectives. Il s’agira ainsi de les aborder depuis la philosophie (métaphysique, phénoménologie, philosophie des sciences), mais aussi à partir d’analyses philosophiques appliquées menées en lien étroit avec d’autres disciplines (philosophie et psychanalyse, philosophie et médecine, philosophie et sciences du climat), et enfin depuis des disciplines extra-philosophiques (archéologie, géographie).
Mesures sanitaires
le port du masque et le pass sanitaire sont obligatoires.
Programme
Le colloque a lieu sur le Campus Carlone, 98 boulevard Edouard Herriot 06000 Nice. Attention : le colloque n’a pas lieu tous les jours dans la même salle (voir ci-dessous).
Jeudi 18 novembre, 14h-17h30
Perspectives philosophiques sur la connaissance incertaine.
Campus Carlone, Salle du Conseil (1er étage du bâtiment A)
- 14h : ouverture du colloque
- 14h15 : Hervé Pasqua (Université de Nice, CRHI), « Des mathématiques à la docte ignorance selon Nicolas de Cues »
- 15h15 : Grégori Jean (Université de Nice, CRHI), « L’apodicticité de l’inadéquat : une contribution phénoménologique au problème de la connaissance incertaine »
- 16h30 : Sébastien Poinat (Université de Nice, CRHI), « Le surrationalisme de Bachelard et la connaissance incertaine »
Vendredi 19 novembre, 9h-12h30
La connaissance incertaine à la croisée de la philosophie et d’autres disciplines.
Campus Carlone, Salle de Conférence de la Bibliothèque Universitaire (1re étage)
- 9h : Monique David-Ménard (Université de Paris, Centre d’études du vivant), « Formes et occurrences de l’incertitude en psychanalyse »
- 10h : Ali Benmakhlouf (Université de Paris Est Créteil, Institut universitaire de France), « Santé publique et incertitude causale »
- 11h30 : Julie Jebeile (Institut für Philosophie & Oeschger Centre for Climate Change Research, Universität Bern) « Prédictions climatiques et incertitudes »
Vendredi 19 novembre, 14h30-17h
La connaissance incertaine, perspectives extra-philosophiques.
Campus Carlone, Salle de Conférence de la Bibliothèque Universitaire (1ère étage)
- 14h30 : Frédérique Bertoncello (Université Côte d’Azur, CNRS, CEPAM – UMR 7264), « L’Archéologie, des savoirs au conditionnel »
- 15h30 : Giovanni Fusco (Université Côte d’Azur, CNRS, UMR ESPACE), « De la ville contrôlable à la ville complexe : incertitude de la connaissance et fondements rationnels de l’urbanisme »
Samedi 20 novembre, 9h-12h30
Perspectives philosophiques sur la connaissance incertaine.
Campus Carlone, Salle du Conseil (1er étage du bâtiment A)
- 9h : Jean-Luc Gautero (Université de Nice, CRHI), « Whitehead, la certitude contre la connaissance »
- 10h : Laetitia Marcucci (Université de Rennes 1, Centre Atlantique de Philosophie), « Observer le corps et catégoriser les signes : doutes et (in-)certitudes »
- 11h30 : Mikaël Cozic (Université Lyon III, IRPHIL), titre à déterminer
Informations pratiques
Mesures sanitaires : le port du masque et le pass sanitaire sont obligatoires.
L’entrée est libre mais l’inscription préalable est obligatoire (en écrivant à gregori.jean@univ-cotedazur.fr).
Le colloque a lieu sur le Campus Carlone, 98 boulevard Edouard Herriot 06000 Nice. Attention : le colloque n’a pas lieu tous les jours dans la même salle (voir le programme ci-dessous).
Pour accéder au Campus Carlone, vous avez différentes possibilités :
- En bus : l’arrêt s’appelle « Carlone », il est desservi par les lignes 6, 60 et 87.
- En Tramway : prendre la ligne T 2, arrêt Magnan, puis prendre le bus (lignes 6, 60 ou 87) ou aller à pied jusqu’au Campus Carlone (aller jusqu’à la station essence, puis tourner à gauche et monter. Trajet de 10-15 minutes avec une montée assez raide).
- En voiture : quitter l’autoroute par la sortie 50 Nice Centre, puis continuer sur la Promenade des Anglais, prendre à gauche Avenue Fabron, continuer sur Boulevard de Cambrai, au rond-point prendre à droite Boulevard Édouard Herriot.
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