« Avoir la conviction que la science n’atteint jamais un état d’équilibre et qu’elle est toujours en mouvement. »
Extrait :
Directrice de recherche au CNRS, je suis archéobotaniste, c’est-à-dire une spécialiste des forêts du passé et des usages du bois comme matériau et comme combustible. Mes recherches portent sur l’étude des sociétés du Paléolithique, entre 125 000 et 20 000 ans avant le présent , sur un vaste territoire, depuis l’Europe jusqu’à l’Afrique en passant par l’Asie. Je m’intéresse à l’impact des changements climatiques sur les dynamiques forestières; au rôle du feu dans l’évolution biologique et technique des sociétés ; à l’interaction entre les changements environnementaux et les transformations des sociétés humaines du Paléolithique. Mes travaux, souvent interdisciplinaires, combinent les méthodes de l’archéologie, de la botanique, de la physique, de la chimie et de la mécanique et plus récemment de l’Intelligence Artificielle.
Actuellement, je dirige le CEPAM, un laboratoire de recherche d’Université Côte d’Azur et du CNRS qui étudie sur la longue durée les trajectoires des sociétés et leurs interactions avec l’environnement. Je suis fière, non pas d’en être la directrice, mais que la recherche fondamentale sans visée lucrative trouve encore sa place dans notre société. Ne serait-ce pas une terrible régression qu’une société ne s’intéresse plus qu’aux retombées économiques de la science et se désintéresse de la quête de connaissances non finalisée afin de mieux comprendre le monde qui nous entoure ? A travers ce portrait, je souhaite rendre hommage à tous mes collègues qui œuvrent quotidiennement pour rendre possible cette recherche et qui partagent les mêmes valeurs d’engagement pour le service public.