CRA-Monographie n° 11
ISBN 2-271-05084-7
1993, 256 p.,
Les sociétés de la fin de l’Âge du Bronze et du début de l’Âge du Fer ont souvent été étudiées par le biais de documents, funéraires notamment, qui ne représentent qu’une partie de leur production.
Menée dans une perspective de recherche, la fouille préventive du Pré de la Cour interroge, pour la première fois dans le Jura, les productions céramiques de ces époques afin de cerner les formes et l’organisation de l’habitat ainsi que certains aspects des stratégies de subsistance. Ces témoins inscrits en stratigraphie et calés par de nombreuses datations sont mis en rapport avec les données comparables les plus significatives de la zone jurassienne. Il ressort de cette confrontation que la période des IXe et VIIIe s. av. J.-C. constitue un important stade de mutation culturelle et idéologique. Elle se manifeste dans les transformations de l’habitat, de l’organisation territoriale, du funéraire, de la morphologie et de la sémiotique des céramiques. Plusieurs indices tendent à accréditer l’idée que différentes formes de communication et d’échange se manifestent alors. Ces transformations, à mettre au compte d’une transgression culturelle nord-orientale, surviennent au moment où les cultures régionales du Bronze final connaissent une évolution des rapports sociaux. La formulation de ces hypothèses a été facilitée par le fait que le sud du Jura occupe une position géographique frontière entre deux grands ensembles culturels, septentrional et méridional.