Labex – Epispat

Familles de notables et développement territorial dans les cités antiques de Nîmes et de Fréjus, l'apport de l’épigraphie spatiale

Porteurs : Christophe PELLECUER (ASM-UMR 5140 Montpellier) et Marie-Jeanne OURIACHI (CEPAM-UMR7264 Nice) dans le cadre du labex Archimède de Montpellier

https://archaepigr.hypotheses.org/

Le projet EpiSpat mobilise la documentation épigraphique pour analyser les dynamiques territoriales antiques. Bien que rarement appréhendées dans leur dimension spatiale, les données épigraphiques sont pourtant susceptibles d’éclairer les processus à l’origine des évolutions différenciées, observées au sein des territoires antiques à partir de la documentation archéologique. Les monuments funéraires, religieux et honorifiques sont en effet porteurs d’informations (nom et statut civique des individus, fonction, relation de parenté, etc.) permettant de restituer les réseaux des membres de l’aristocratie municipale gallo-romaine (réseaux fondés sur les relations familiales et amicales mais aussi sur des liens de dépendance : affranchis, esclaves et clients). Disposant de la puissance économique et politique, ces notables jouent un rôle majeur dans le développement économique du territoire des cités de Gaule Narbonnaise. La spatialisation de leurs réseaux sociaux, confrontés aux données archéologiques, fournissent ainsi des éléments pour appréhender les processus de construction territoriale des cités. Conçu et initié à partir du cas de la cité antique de Nîmes, le projet s’est ensuite élargi à la cité de Fréjus afin de comparer deux cités de statuts différents – oppidum latinum puis colonie latine pour Nîmes, forum puis colonie romaine pour Fréjus -, ce qui permet, entre autres, de mesurer la part de la composante romano-italienne des aristocraties aux côtés de l’aristocratie d’origine indigène.

Le projet s’appuie sur une importante base de données épigraphique (BDD ArchaEpigraph : lien vers la page dédiée à la base ArchaEpigraph) élaborée et alimentée par les membres du projet. A ce jour, la base renseigne 743 monuments épigraphiques des cités de Nîmes et Fréjus, mentionnant 1395 individus et 38 collectifs (habitants d’un lieu, collèges professionnels, clients ou affranchis d’un patron etc.).

La Table-ronde de clôture du projet « Hiérarchie sociale et développement territorial en Gaule Narbonnaise et dans les provinces voisines : enquêtes au croisement de l’épigraphie et de l’archéologie spatiale » a eu lieu les 21 et 22 novembre 2019 à Montpellier (https://archaepigr.hypotheses.org/425) et sa publication est en cours.

Ouriachi et al. 2014 : M.-J. Ouriachi et collab. F. Favory, P. Garmy, P. Ouzoulias, A. Pasqualini, M. Christol, L. Nuninger, F. Bertoncello, R. Haussler – ArchaEpigraph : « l’épigraphie spatiale » au service de l’étude des dynamiques des territoires. Revue Archéologique de Narbonnaise, 2014, 47, p. 37-49.