Grande Grotte d’Arcy sur Cure

Etude du sanctuaire de la Grande Grotte : Chrono-stratigraphie (M. Girard), Art pariétal (D. Baffier, ex-conservatrice de la Grotte Chauvet)

Où : Arcy-sur-Cure (Yonne)
Chronologie : Début du Paléolithique supérieur
Partenaires : Co-direction M. Girard (CEPAM, GReNES) et D. Baffier
https://www.grottes-arcy.net/fr/la-grande-grotte

L’opération concerne la chrono-stratigraphie de l’occupation (M. Girard) et l’art pariétal (D. Baffier). Après une phase de terrain et d’analyses (1991-2017), le site est maintenant en cours de publication monographique.

Dans la Grande Grotte d’Arcy-sur-Cure, les peintures sont recouvertes par deux couches de calcite qui les rendait difficilement perceptibles. Grâce à l’utilisation d’une procédure d’amincissement de ce concrétionnement par abrasion mécanique (agrée par le Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques), les peintures apparaissent dans un état de fraîcheur inattendu qui rend possible l'étude du style et la reconstitution des gestes du peintre. Sont représentés majoritairement des mammouths, rhinocéros, ours et félin. Mégacéros, oiseaux, poisson sont présents mais plus rares. L’analyse des représentations de mammouths a permis de mettre en évidence un style graphique original, caractérisé par le tracé de la ligne de front qui s'incurve, sans rupture, pour former la défense, la trompe étant arbitrairement articulée sous cette ligne. Cette licence artistique suggère l’existence d’un code partagé par les différents peintres d’Arcy.

Scellé par un plancher stalagmitique et un dépôt de laminites calcaires lacustres archéologiquement stériles, le sol archéologique de la Grande Grotte d’Arcy-sur-Cure a livré des vestiges liés à la fréquentation et à la décoration du sanctuaire : matières colorantes, fragments de stalactites ou ossements d'ours des cavernes utilisés pour broyer les colorants ou mélanger la peinture, foyers d’éclairage, lampes sur fragments de plancher stalagmitique et stalactite creuse. Les analyses radiocarbone ont permis de dater la fréquentation de la cavité 28 000 BP et deux mouchages de torches recouvrant la peinture rouge et protégés par la calcite de 26 470±390 BP et 27 080±400 BP. La plus grande partie de la décoration est attribuée à l'Aurignaco-Gravettien.