CoproArchéo

Apport de la bioarchéologie des dépôts coprogènes à la connaissance du pastoralisme Néolithique

Porteurs : Claire Delhon (GReNES)
Partenaires : participants CEPAM : Janet Battentier (GReNES), Alain Carré (GReNES), Lionel Gourichon (GReNES), Cédric Lepère (STEP), Manon Vuillien (GReNES) ; partenaires : UMR Edytem, Université de Savoie Mont Blanc : Charline Giguet-Covex, Lucie Martin, Erwan Messager ; UMR Lampea, Aix-Marseille Université : Estelle Herrscher.
Types de financement : Financement CSI Université de Nice Sophia Antipolis
Durée (année de début + année de fin) : janvier 2018-décembre 2018

Dans le Sud de la France, l’archéologie documente, pour le Néolithique et l’Âge du Bronze, la multiplication grottes-bergeries qui présentent un remplissage sédimentaire en grande partie composé de fumier fossile. Ces dépôts coprogènes sont potentiellement porteurs d’une multitude d’informations concernant la vie du troupeau et des bergers, et donc les systèmes pastoraux de la Préhistoire récente et du début de la Protohistoire (statut de ces sites pastoraux, place dans les systèmes de mobilité, saisonnalité des occupations, pratiques pastorales…).
Dans le cadre du projet CoproArchéo, nous proposons de réunir diverses spécialités de la bioarchéologie autour d’un même objet : les fumiers fossiles site de Pertus II (Méailles, 04) [lien vers la page de Pertus II]. A la palette des approches bioarchéologiques « classiques » (anthracologie, carpologie, archéozoologie, palynologie), déjà en cours sur ce site, nous ajoutons l’analyse phytolithique des fumiers, la détermination de la composition isotopique (carbone et azote) des graines de plantes cultivées et des ossements animaux et l’analyse de l’ADN sédimentaire. Le site de Pertus II offre comme atouts majeurs des conditions de conservation des macrorestes végétaux et fauniques particulièrement favorables et une haute résolution chronologique. Il présente en outre un spectre carpologique riche et varié laissant supposer, en plus des activités pastorales, des pratiques agricoles élaborées.
L’analyse phytolithique des dépôts de bergerie permettra de préciser le régime alimentaire du troupeau (herbes vs. branches feuillées ; pâturage vs. fourrage), de clarifier la position du site dans la chaîne opératoire du traitement des céréales (culture et/ou traitement in situ vs. importation), et donc la place des activités agricoles dans la vie quotidienne des bergers, et peut-être, de donner des pistes sur la saisonnalité des activités. L’analyse palynologique va permettre d'apporter des informations sur les plantes introduites dans la grotte, mais également sur la saisonnalité des occupations, en se fondant sur la période de floraison des végétaux identifiées par le pollen. Les données isotopiques collectées à la fois sur les céréales, les légumineuses et sur différentes espèces animales (sauvages et domestiques) pourraient révéler des pratiques d’irrigation et/ou de fertilisation des sols, ou encore préciser le type d’affouragement, y compris l’utilisation de plantes cultivées comme les légumineuses ou les restes de battage des céréales. Le recours aux analyses d’ADN sédimentaire, encore très rares en contexte archéologique, contribuera à explorer la diversité des plantes et des mammifères dont l’ADN pourrait être conservé dans les fumiers.