EXSUDARCH (ANR)

EXSUDats et goudrons végétaux en ARCHéologie : chimie, fabrication et utilisations

Date d’obtention : 15 novembre 2010 pour 3 ans

Mots-clés  : archéologie biomoléculaire, résines végétales, adhésifs archéologiques, substances naturelles, archéobotanique, Europe, Proche-Orient
Archaeological fresh and fossil plant exudates and tars : chemistry, manufacture and uses

keywords : biomolecular archaeology, vegetable resins, archaeological adhesives, natural substances, archaeobotanical studies, Europe, Near East

Coordinatrice du projet : Martine Regert
Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen-Âge, CEPAM-UMR 7264, Nice

Partenaires :

  • Xavier Fernandez, Laboratoire de Chimie des Molécules Bioactives et des Arômes-LCMBA, UMR 6001, Nice
  • Ludovic Bellot-Gurlet, Laboratoire de dynamique Interations et réactivité LADIR, UMR 7075, Paris
  • Margareta Tengberg, Archéozoologie, Archéobotanique : Sociétés, Pratiques et Environnements, UMR 7209, Paris
  • Evelyne Darque-Ceretti, Mines-Paritech CEMEF, UMR7635, Sophia-Antipolis
  • Anne-Solenn Le Hô, Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, C2RMF, Paris

Parmi les vestiges conservés en contexte archéologique, les matériaux organiques amorphes, témoins de l’exploitation de substances variées (cires, résines, résidus alimentaires), sont souvent les moins bien conservés du fait de leur sensibilité aux processus d’altération. Ces matériaux représentent néanmoins des sources inestimables de renseignements sur les modes de vie et de fonctionnement des sociétés du passé, que ce soit au niveau de leurs stratégies alimentaires, de l’histoire des techniques ou des rites funéraires. En outre, les résidus organiques témoignent à la fois de l’exploitation du monde végétal et animal et permettent donc également d’accéder aux relations hommes-environnements. Les témoins considérés ici ne peuvent être appréhendés que grâce à la mise en place de stratégies relevant de la chimie analytique, développées efficacement depuis ces deux dernières décennies par un faible nombre d’équipes.
Le projet est focalisé sur les questions liées à l’exploitation des exsudats et goudrons végétaux et du bitume au cours du temps, de la Préhistoire au Moyen Âge. Ces matériaux ont une origine essentiellement végétale ; ils sont constitués de mélanges moléculaires complexes largement terpéniques et ils partagent un grand nombre d’utilisations. Dans un certain nombre de cas, ils peuvent être mélangés à divers adjuvants qui seront également pris en considération (cire d’abeille, graisses animales, huiles végétales, ocres, argiles, etc...) La connaissance des substances exploitées, de leurs modes de transformation et de leur socio-économie demeure extrêmement fragmentaire alors que la production de ces substances a représenté une activité importante pour certaines sociétés.
Le programme de recherche interdisciplinaire englobe des approches archéologique, chimique et archéobotanique de ces vestiges. Une approche large depuis le Néolithique jusqu’aux périodes récentes, de l’ouest de l’Europe jusqu’à la péninsule arabique a été retenue pour initier le projet. Dans un second temps, nous nous focaliserons sur des fenêtres géo-chronologiques plus précises (Néolithique du nord-ouest méditerranéen ; ateliers de production du sud-est de la France pour la période médiévale et est-méditerranéen / péninsule arabique à partir de la protohistoire).
Il s’agira, grâce au développement de méthodologies analytiques innovantes, de déterminer la nature des matériaux exploités, leurs modalités de fabrication et d’utilisation, les réseaux d’acquisition, et, plus largement, l’organisation socio-économique de la production. L’un des points forts de ce projet sera de chercher à corréler les données obtenues à partir de l’analyse chimique de résidus organiques aux données archéobotaniques, point crucial pour appréhender les circulations des matériaux considérés. En croisant données chimiques, archéologiques et botaniques, mais aussi en nous appuyant sur des sources textuelles et des données de l’archéologie expérimentale, nous espérons, à l’issue de ce programme de recherche, passer d’un savoir fragmentaire et parcellaire de l’exploitation des plantes à résines et à goudrons, à une vision systémique et diachronique, permettant de mieux comprendre les modalités de gestion de ces substances.