107. L’industrie lithique taillée du Néolithique moyen et final de Suisse

Mono24IndustrieLithique.jpgCRA-Monographie n° 24

ISBN
2-271-05802-3

2001, 356 p., 113 dessins

Au nord-ouest des Alpes, le Néolithique est célèbre pour l’état de conservation exceptionnel des villages situés au bord des lacs et des tourbières. Dans ces milieux humides, la préservation des bois d’architecture offre la possibilité de dater les événements à l’année près, grâce à la mesure des cernes de croissance des arbres. L’archéologue dispose ainsi d’un cadre chronologique d’une très grande précision qui lui permet, entre autres, d’analyser sous un angle nouveau les dizaines de milliers d’artefacts découverts dans les villages littoraux. C’est en exploitant cet environnement privilégié que l’auteur a abordé l’étude de l’outillage en silex et en quartz taillés, découvert dans les habitats du Néolithique moyen et final (4500-2200 av. J.-C.). Le territoire considéré peut paraître réduit : il se limite à la Suisse et à ses abords immédiats. Cependant, la géographie contrastée du pays et sa position centrale dans le réseau hydrographique d’Europe occidentale lui confère un intérêt particulier. Soumis à de forts contrastes culturels, son histoire est marquée durant près de trois mille ans par la rencontre et la confrontation entre les deux grands courants du Néolithique, l’un continental, l’autre méditerranéen. L’étude de l’industrie lithique repose sur l’analyse de soixante-cinq sites, qui ont livré en tout plus de 46 000 artefacts. La majorité de ces sites se trouvent dans le domaine lacustre, mais en complément, un certain nombre d’entre eux proviennent d’un contexte terrestre et sont essentiellement localisés dans les Alpes. De manière systématique, les étapes de la chaîne opératoire de fabrication des objets en pierre sont reconstituées, depuis l’acquisition des matières premières jusqu’à l’abandon des outils usagés. Bien que ce travail se base sur une approche technologique et typologique d’une industrie, son objectif ne se limite pas à un simple catalogage assorti de comparaisons chiffrées. Il cherche avant tout à restituer les mécanismes sociaux et économiques qui sous-tendent les faits techniques eux-mêmes. L’ouvrage s’articule en deux parties : l’une présente les industries de chaque site sous forme d’un catalogue, tandis que l’autre, plus thématique, se base sur l’analyse synthétique des grandes séries en cherchant à faire apparaître les tendances et les récurrences tributaires de paramètres géographiques, techniques, économiques, sociaux et culturels.