Dédier les 21e Rencontres Sabéennes à la mémoire de Rémy Audouin, décédé le 5 septembre 2016, s’imposait. Le nom de Rémy Audouin restera en effet invariablement associé au Yémen, à sa magie et à ses légendes. Pendant quarante années consacrées à ce pays magique, il fut parmi les premiers à découvrir les richesses des vestiges archéologiques de la civilisation du Yémen préislamique, « cinq fois millénaire » comme il le répétait souvent. Il était un défenseur hors pair et sincère du patrimoine yéménite.
Seigneur dans l’âme, généreux et humaniste, Rémy Audouin a tissé une amitié sans faille avec les Yéménites qui l’ont côtoyé. Grâce à sa gentillesse et à sa générosité, il a connu pratiquement tous les chercheurs s’intéressant au Yémen qui était si cher à son cœur. Comme premier administrateur du Centre Français d’Études Yéménites (l’actuel CEFAS) dont il a été l’un des fondateurs, il a su être d’une hospitalité et d’une générosité rare pour chacun. Il fut le premier sésame du Yémen pour de nombreux visiteurs et savants qui découvrirent ce pays dans les années 1980. Archéologue, artiste, esthète et amoureux de l’humanité, de la vie et du soleil, tous ceux qui ont eu la chance de le rencontrer ont été touchés par son intelligence, sa connaissance des sites et de l’histoire du Yémen, et par sa douceur et son rayonnement intérieur et extérieur.
La disparition de notre collègue et ami Rémy, Râmî comme l’appelaient les Yéménites, marquera malheureusement la fin d’une période faste pour la recherche. Elle coïncide tristement avec la chute de l’État du Yémen, l’abandon de sa population et avec la destruction de son patrimoine archéologique et his- torique qu’il a si bien valorisé, exposé et défendu.
Nombreux ont été les collègues, les amis et les proches de Rémy qui ont voulu exprimer dans cet ouvrage leurs hommages, leur amitié et leur affection. Certains l’ont fait à travers des contributions scientifiques, d’autres à travers des œuvres d’art, des souvenirs et des rencontres plus personnelles.
Que la présence de tous ces témoignages puisse contribuer à faire vivre en nous le souvenir de cet être si cher et de son importante contribution à la recherche archéologique yéménite. Que notre mémoire se réjouisse chaque fois qu’elle croisera sa prestance, sa noblesse de vue et son infatigable tendresse pour les autres.
Avec tous les amis et collègues de Rémy Audouin, nous expri- mons ici notre profonde tristesse, notre amitié, ainsi que notre affection à sa famille et à ses proches. Nos pensées vont tout particulièrement à notre amie et collègue, son épouse Marylène Barret-Audouin qu’il appelait ‘la divine’ et qui, avec l’amour du Yémen en partage et beaucoup de courage, a contribué à la réalisation de cet ouvrage.
Lamya Khalidi, CNRS-CEPAM, Nice & Mounir arbach, CNRS-Archéorient, Lyon
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