Article | L’absence de brai de bouleau à l’âge du Bronze. Biais de recherche ou réalité archéologique ?

Koch T., Turini M., Mazuy A., Ferreira P., Paolini-Saez H., Peche-Quilichini K., Regert M., 2024, Bulletin APRAB 22, 180-187. Actes de la journée annuelle d’actualités de l’APRAB qui s’est tenue au Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye, 4 mars 2023.

Le brai de bouleau est une substance adhésive obtenue par distillation à chaud de l’écorce de bouleau. En Europe, il s’agit du premier adhésif fabriqué et utilisé par les Néandertaliens dès le Paléolithique moyen (Grünberg et al. 1999 ; Mazza et al. 2006 ; Niekus et al. 2019 ; Schmidt et al. 2023). Même si d’autres matériaux ont été utilisés par la suite durant la Préhistoire (pour un aperçu général et global des adhésifs archéologiques, voir : Langejans et al. 2022), le brai de bouleau demeure l’adhésif prédominant dans l’Europe préhistorique. Ce matériau a servi à emmancher des outils lithiques (Osipowicz 2005), des outils en os (Kabaciński et al. 2023), ou encore à décorer des artefacts en ambre (Petersen 2013 ; Toft, Petersen 2013). Des hypothèses ont été proposées sur la mastication intentionnelle de ce matériau, suite à la découverte d’artefacts portant des empreintes dentaires (Aveling, Heron 1998 ; Jensen et al. 2019 ; Kashuba et al. 2019). Un nombre accru de découvertes de brai de bouleau peut être attribué aux sites mésolithiques des zones humides, qui favorisent la préservation des matériaux organiques. C’est également le cas pour le Néolithique, au cours duquel le nombre d’artefacts contenant du brai de bouleau est significatif sur les sites lacustres (Regert et al. 1998, 2000 ; Rageot et al. 2021), mais aussi en contexte gelé (Sauter et al. 2000 ; Wierer et al. 2018). À partir de cette période, des objets et des récipients en céramique témoignent d’utilisations plus diversifiées du brai de bouleau (Regert et al. 2003 ; Morandi et al. 2018 ; Rageot et al. 2021). L’avènement de la technologie céramique pourrait être un facteur ayant favorisé la conservation d’un plus grand nombre de résidus organiques amorphes adhérant à la surface de récipients. En particulier, la réparation de poteries est régulièrement attestée à partir du Néolithique. Des céramiques cassées ou fissurées sont réparées par la technique d’une double perforation pour le passage d’un lien solidarisant les deux parties, souvent associée à un adhésif assurant la cohésion de la réparation (Bosquet et al. 2001 ; PecheQuilichini et al. 2017)…

Source : https://aprab.org/bulletin.html