Editorial committee: Jérémy Clément (Université Paris Nanterre) et Mathieu Engerbeaud (Aix-Marseille Université)

Greek and Roman mythologies are populated by hybrid creatures borrowing physical characteristics from both humans and animals, as illustrated by the well-known examples of the Sphinx, the Faun, or the Minotaur.

These imaginary hybridisations cross the permeable boundary that separates humans from animals. The affirmation of human exceptionality progressively allowed Greek philosophy to raise and isolate Man within the animal kingdom. Nevertheless, ancient and medieval literature, ethnography and zoology continued to question the interspecific boundaries not as a radical dissociation but as a porous limit, a grey zone with multiple gradients of humanity and animality, of which mythological hybridity is only one manifestation.
For this eighth issue, the authors are invited to question the boundaries between non-human animal species, but also between the animal and human species. Several approaches to the subject can be considered:

  • Following Emma Aston’s Mixanthrôpoi (2011) authors can pursue the role of hybrid creatures in the construction of a boundary (or its permeability) between humans and animals.
  • Crossbreeds whether real — and known by archaeozoology — or imaginary and found in historical and literary sources and more generally in artistic creations, invite us to consider the points of intersection between species which have strongly contributed to ancient art, science, and mentalities.
  • Furthermore, it is well known that the phenomena of interspecific transfers and projections play an important role in the construction of ancient ethnographic and zoological knowledge. The characterisation of exotic animals by compound zoonyms (giraffe: camelopardalis) is the best-known example.
  • Conversely, in order to understand animal behaviours, ancient and medieval zoology learned to study animals according to anthropocentric criteria. This led Ancients to read these behaviours as the expression of feelings, intelligence, social organisation, and even cultural practices, such as elephants to which religious practices were attributed. This humanisation might have been the result of a cognitive logic but may also have reflected a state of cohabitation that had allowed some non-human individuals to be more or less integrated into human societies. The authors are invited to call on archaeological sources to highlight the material traces of this interspecific proximity.

Timeline:

  • December 20th 2022 : submission deadline
  • June 2023: issue publication

Submission guidelines:

English and French submissions are both accepted.

All paper proposals (max. 25,000 signs) must be submitted to frontiere-s@msh-lse.fr accompanied by a short abstract in French and English (max. 1200 signs) and 5–10 keywords. Please also include your institutional affiliation, position and name.

Authors may submit an abstract with bibliographic references 5 months before the submission deadline. An assessment will be made within one month.

Source : https://publications-prairial.fr/frontiere-s/index.php?id=510

Chimère d’Arezzo, Musée archéologique de Florence (Sailko CC BY-SA)

Version française : Aux frontières des espèces

Coordination : Jérémy Clément (Université Paris Nanterre) et Mathieu Engerbeaud (Aix-Marseille Université)

Les mythologies grecques et romaine sont peuplées de créatures hybrides empruntant des caractéristiques physiques aux êtres humains et aux animaux, comme en témoignent les exemples connus du sphinx, du faune ou encore du Minotaure.

Ces hybridations imaginaires transgressent la frontière perméable qui sépare les êtres humains des animaux. Si l’affirmation de l’exceptionnalité humaine permet progressivement à la philosophie grecque d’élever et d’isoler l’homme au sein du règne animal, il n’en demeure pas moins que la littérature, l’ethnographie et la zoologie antiques et médiévales ont continué d’interroger la frontière interspécifique non comme une dissociation radicale, mais comme une limite poreuse, une zone grise aux multiples gradients d’humanité et d’animalité, dont l’hybridité mythologique n’est que l’une des manifestations.
Pour ce huitième numéro, les auteur·rice·s sont notamment invité·e·s à s’interroger sur ces frontières entre les espèces animales non humaines, mais aussi celle qui existe entre celles-ci et l’espèce humaine, ce qui laisse plusieurs manières de s’emparer du sujet.

  • Dans le sillage des Mixanthrôpoi d’Emma Aston (2011), on pourra poursuivre une réflexion sur le rôle des créatures hybrides pour penser la frontière (ou la perméabilité de la frontière) entre humains et animaux.
  • Les croisements entre espèces animales, qu’ils soient réels – et connus par l’archéozoologie – ou imaginaires, dans les écrits historiques, littéraires et plus généralement dans le processus de création artistique, invitent à réfléchir aux points d’intersection entre les espèces, qui ont fortement nourri l’art, les sciences et les mentalités anciennes.
  • Par ailleurs, on sait que les phénomènes de transferts et de projections interspécifiques jouent un rôle important dans la construction des savoirs ethnographiques et zoologiques anciennes. La caractérisation des animaux exotiques par des zoonymes composés (la girafe, camelopardalis) en est l’exemple le plus connu.
  • À l’inverse, les zoologies antique et médiévale ont facilement accepté, pour comprendre les comportements animaliers, de projeter sur eux une grille d’analyse anthropocentrique dans le domaine des sentiments exprimés, de l’intelligence, de l’organisation sociale et même des pratiques culturelles, comme les éléphants, auxquels on attribuait des pratiques religieuses dans l’Antiquité. L’humanisation de certaines espèces relève-t-elle seulement d’une logique cognitive ou peut-elle être parfois le reflet d’une cohabitation anthropozoologique ayant permis à certains individus non humains d’être plus ou moins intégrés dans les sociétés humaines ? À cet égard, les auteurs pourront éventuellement mobiliser les sources archéologiques pour mettre en évidence les traces matérielles de cette proximité interspécifique.

Calendrier :

  • 20 décembre 2022 : date limite de soumission des articles complets
  • Juin 2023 : parution du numéro

Modalités de soumission :

Les auteur·rice·s adresseront leur contribution à frontiere-s@msh-lse.fr, en précisant leur statut et leur organisme de rattachement.

Les contributions prendront la forme d’un texte en français ou en anglais comptant jusqu’à 25 000 caractères (espaces non compris), accompagnés de résumés en français et en anglais (entre 800 et 1 200 caractères, espaces non compris) et de mots-clés en français et en anglais.

Les auteur·rice·s qui le souhaitent peuvent soumettre dans un premier temps un résumé accompagné de références bibliographiques 5 mois avant la date limite de soumission des articles complets. Un avis leur sera rendu sous un mois.

Source : https://publications-prairial.fr/frontiere-s/index.php?id=510

Catégories : AgendaSchedule