Salle du Belvédère, bâtiment D, DR 408
Resp. : M. Casset (UBS-Lorient, CRAHAM), C. Jacquemard (UCBN, CRAHAM)

A partir de 9 h

Si les quadrupèdes et les oiseaux sont bien connus des hommes du Moyen Âge, les poissons font souvent figure, dans l’univers médiéval, de parents pauvres du monde animal. Confinés dans un univers différent de celui des hommes ce qui les rend difficiles à étudier, ils forment un groupe malaisé à appréhender de manière différenciée comme l’atteste le terme piscis, qui désigne peu ou prou tout animal qui vit dans l’eau. Leur présence dans l’univers inconnu et terrifiant de la haute mer fait d’eux, par ailleurs, l’objet des fantasmes les plus effrayants, dont l’histoire de Jonas constitue le paradigme. Difficiles à conserver, catalogués comme humides et froids, ils constituent enfin l’un des aliments qui suscite le plus de méfiance de la part des médecins. Cependant, en dépit de tous ces inconvénients, les poissons sont bien présents dans l’univers médiéval et leur place ne fait que grandir au fil du temps : si Barthélemy l’Anglais les réduit encore au rôle d’ornement des eaux dans le De proprietatibus rerum, Thomas de Cantimpré dans son De naturis rerum leur consacre deux livres, l’un pour les monstres marins, terme à l’acception très large, l’autre pour les poissons ; et les enluminures qui accompagnent les plus beaux manuscrits de son ouvrage témoignent de l’intérêt que suscitent les créatures aquatiques et des prodiges d’imagination auxquels ils donnent naissance. Le Ménagier de Paris consacre une place non négligeable à la manière de cuisiner les poissons, qu’il classe en trois catégories, tandis qu’une iconographie nombreuse, par exemple les fresques de la chambre des Cerfs du palais des Papes d’Avignon, témoigne des nombreuses techniques de pêche qui étaient alors pratiquées. Parce qu’ils sont à la fois objet de répulsion et de fascination, d’intérêt et de méfiance, d’ignorance et de curiosité, les poissons au Moyen Âge constituent un champ de recherche riche de possibilités : que sait-on d’eux ? Comment les imagine-t-on ? Les représente-t-on ? Quelle place leur accorde-t-on dans la vie quotidienne ? Dans la pêche ? Dans l’alimentation et la médecine ?

Ces questions feront l’objet de la table ronde organisée par le Craham, le vendredi 27 mars, avec la participation de :

Cécile Rochelois, « Le poisson et ses espèces au Moyen Âge : de la science à la littérature »

Thierry Buquet, « Les savoirs médiévaux sur l’ambre de baleine, d’Orient en Occident »

Marie-Agnès Avenel, Brigitte Gauvin, Catherine Jacquemard, « Le savoir ichtyologique : l’héritage de Pline dans les encyclopédies médiévales »

Benoît Clavel, « Le poisson au Moyen-Âge, d’après les vestiges archéozoologiques »

Marie Casset, « Les noms de poissons dans le Mesnagier de Paris »

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