Histoire de la recherche

Can Blai, © MAEF
Can Blai, © MAEF
La fouille de 1979-1980 a été abordée par l’ouverture d’une tranchée d’un mètre de large sur les deux côtés du mur nord-ouest, qui était visible en son centre, et qui était également le plus élevé au-dessus du niveau du sol naturel ; car il était possible de déterminer sa direction. Après le débroussaillage, les travaux de fouille ont commencé sur les deux côtés du mur suivant la direction nord-est. La fouille partielle du site a révélé une structure quadrangulaire avec quatre tours d’angle et une cinquième tour dans le mur nord-ouest, qui constitue, avec la tour d’angle nord, la défense du seul accès identifié de la fortification.

La conservation globale du castellum de Can Blai est assez déficitaire, en raison du prélèvement de la pierre au cours des siècles pour sa réutilisation. Ainsi, les vestiges de la fortification se limitent aux fondations et à la première rangée de moellons de l’élévation des murs et des tours. Toutefois, des murs nord-ouest et nord-est restent les vestiges d’une deuxième rangée.

Can Blai, © MAEF
Can Blai, © MAEF
Toute la construction est implantée directement sur la couche calcaire du substrat naturel, assez horizontale, mais dans certains secteurs, en raison des irrégularités, il a fallu aplanir le terrain pour installer les fondations, tandis que dans d’autres zones, la fondation était plus profonde. Cette dernière a une largeur variable comprise entre 97 et 100 cm environ ; elle est formée de deux rangées de pierres taillées liées au mortier ; dans certains lieux, une seule rangée de pierre a été nécessaire tandis que dans d’autres, il en aura fallu trois, pour permettre la réalisation d’un niveau horizontal. Celui-ci s’avère être d’ailleurs tout-à-fait imparfait, puisque dans certains endroits, en particulier dans le cas du mur nord-ouest, la structure s’adapte à la pente de la roche naturelle. Sur cette fondation reposent les pierres taillées qui composent l’élévation des murs de la fortification.

Dans un secteur de la construction, en particulier dans la partie centrale du mur sud-est, sur une distance de neuf mètres, n’existe aucune trace de fondation ni de rangées de moellons. C’est précisément cette circonstance qui permet à Gordillo (1981) et à Ramon (1986) d’avancer l’hypothèse que cette partie n’a jamais été terminée et que, le castellum n’est donc jamais devenu opérationnel. Bien que cette hypothèse soit plausible et qu’elle soit renforcée par l’absence de restes trouvés au cours des fouilles, d’autres facteurs doivent être pris en compte.

Can Blai, © MAEF
Can Blai, © MAEF
Tout d’abord, si on apprécie les courbes de niveau du terrain dans la zone où pourrait disparaître ce pan de mur, on constate que le sol naturel est de 35 cm plus haut que dans les deux sections du mur. Cela pourrait suggérer que, à cet endroit, la fondation avait une hauteur minimale pour conserver l’horizontalité du niveau de construction. Comme indiqué précédemment, ce secteur de la construction était de loin le plus accessible à la récuperation, et l’absence de mortier peut également être due au ruissellement superficiel, une fois les rangées de pierres du mur soustraites