Mission Ras al-Khaimah 2019 : étude de l’oasis de Khatt et du cône du Wadi Naqab

Menée du 09 au 30 novembre 2019 avec le soutien du Departement of Antiquities and Museum de l’Emirat de Ras al-Khaimah, la campagne de terrain 2019 a été consacrée à l’étude de l’oasis de Khatt et à la plaine du cône du wadi Naqab.

Des prospections géomorphologiques ont été menées par Sophie Costa, Louise Purdue et Claude Rouvier dans les différents bassins versants susceptibles d’alimenter les zones agricoles en sédiments et/ou en eau. Du nord au sud, les vallées et les cônes des wadis Naqab, Ghil, Attawiyeen, Kub et Idhn ont été explorés et échantillonnés (roches des différents faciès géologiques, sédiments de bas de pente et dépôts de crue). Leur analyse en laboratoire (granulométrie, géochimie, minéralogie) permettra de dresser le cadre sédimentaire dans lequel sont implantées les oasis, mais aussi potentiellement de sourcer l’origine des sols agricoles (voir article sur la création de référentiels à RAK). Des mesures de susceptibilité magnétique ont été réalisées directement sur le terrain sur les différentes formations rencontrées (Figure 1). Ces prospections ont eu également pour but de dresser une carte géomorphologique locale.

Figure 1: mesure de susceptibilité magnétique sur le terrain (crédit photo. L. Purdue)

Figure 1: mesure de susceptibilité magnétique sur le terrain (crédit photo. L. Purdue)

Un travail géomatique a été mené par Gourguen Davtian afin d’intégrer la zone d’étude 2019 dans le SIG mis en place sur RAK les années précédentes. En plus d’un travail de récolte, de géoréférencement, de digitalisation et photo-interprétations sur de nouvelles images (satellite actuelle, CORONA 1972, etc.), de nouvelles données de terrain ont été acquises au moyen d’un GPS différentiel afin de créer un MNT de haute résolution (Figure 2) mais aussi de cartographier le système hydraulique. Ainsi, les chenaux, canaux, parcelles et puits ont été spatialement enregistrés et documentés par une série d’attributs selon leur type et hiérarchie dans le système.

Figure 2: MNT local de la zone d'étude (copyright G. Davtian)

Figure 2: MNT local de la zone d’étude (copyright G. Davtian)

Enfin, l’étude géoarchéologique, réalisée cette année par Sophie Costa, Louise Purdue et Claude Rouvier, a consisté en l’ouverture 4 sondages, à la pelle mécanique (Figure 3) mais aussi à la main avec une équipe d’ouvriers du musée de Ras al-Khaimah. Ces sondages ont été implantés  selon un transect nord-sud le long du cône du Wadi Naqab, menant, dans sa partie la plus méridionale, à la petite oasis de Khatt. Deux logs stratigraphiques ont également été étudiés dans des dépressions préexistantes. Toutes les coupes ont été décrites, dessinées (Figure 4) puis échantillonnées pour des datations (C14 ou OSL) mais aussi pour des analyses en laboratoire (micromorphologie, analyses pédo-sédimentaires, géochimie). Des prélèvements de 10 litres ont aussi été réalisés, puis tamisés à l’eau à 2 mmm et 500 μm par Alain Carré, dans une nouvelle station tamisage (Figure 5), installée cette année sur le site de Jazirat al-Hamra avec l’aide du Departement of Antiquities and Museum de RAK. Une fois les restes fauniques et botaniques triés par Alain, ils seront envoyés aux différents spécialistes pour les études paléo-écologiques (malacologie, carpologie, anthracologie et phytolithologie). Les localisations et extensions des sondages ont été enregistrées au GPS différentiel par Gourguen, qui a également réalisé leur photogrammétrie.

Figure 3: ouverture d'un sondage géoarchéologique à la pelle mécanique (crédit photo. C. Rouvier)

Figure 3: ouverture d’un sondage géoarchéologique à la pelle mécanique (crédit photo. C. Rouvier)

Figure 4: redressement de coupes et étude pédo-stratigraphique d'un sondage géoarchéologique (crédit photo. C. Rouvier)

Figure 4: redressement de coupes et étude pédo-stratigraphique d’un sondage géoarchéologique (crédit photo. C. Rouvier)

Figure 5: station de tamisage à l'eau (2mm et 500 m) sur le site de Jazirat al-Hamra (crédit photo. C. Rouvier)

Figure 5: station de tamisage à l’eau (2mm et 500 m) sur le site de Jazirat al-Hamra (crédit photo. C. Rouvier)