Lac, rivière et volcan : approche géoarchéologique de la séquence sédimentaire du Pléistocène moyen du site de Cimitero di Atella (Italie méridionale)

Direction : Valentina Villa, Roxane Rocca, maîtresse de conférences Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – UMR 8068  TEMPS, Daniele Aureli, ingénieur d’étude à la DRAC Normandie – UMR 7041 ArScan, équipe AnTET

Contact : valentina.villa@cnrs.fr

M2 2P2A 2024-2025 traité par Eireen Lominé

L’Italie conserve au sein de son territoire un grand nombre de gisements du Pléistocène grâce à une dynamique tectonique très active qui a favorisé la formation d’importantes accumulations sédimentaires et la préservation des niveaux archéologiques associés. Le site de Cimitero di Atella, situé dans la région de la Basilicate dans le sud de l’Italie, se trouve dans un bassin sédimentaire à une dizaine de kilomètres du Monte Vulture, un volcan dont l’activité s’est déroulée durant le Pléistocène. Fouillé durant une vingtaine d’années par le professeur E. Borzatti (université de Florence), ce gisement préhistorique présente une séquence sédimentaire fluvio-lacustre datée entre 650 ka et 500 ka, ayant préservé des traces d’occupations humaines corrélées avec les MIS 15 et 13. Cinq niveaux archéologiques regroupés au sein de deux unités principales, F et L, ont livré des outils lithiques associés à des restes de grands herbivores tels que Paleoloxodon antiquus.

Le site fait l’objet d’une reprise de fouille depuis 2015 dans le cadre d’un projet de l’École française de Rome dirigé par Roxane Rocca et Daniele Aureli. Si la séquence archéologique ainsi que le remplissage du bassin sédimentaire ont déjà fait l’objet d’études géomorphologiques et géologiques par le passé, les nouvelles recherches visent à restituer à une échelle plus fine le contexte chrono-stratigraphique de la séquence, les processus de formation des dépôts, les modes de mise en place des niveaux archéologiques ainsi que les processus taphonomiques qui ont pu les affecter après leur formation. Pour répondre à l’ensemble de ces questions, une approche géoarchéologique fondée sur différentes méthodes analytiques (susceptibilité magnétique, granulométrie laser, micromorphologie et caractérisation de diatomées) sera mise en œuvre pour étudier la partie inférieure de la séquence sédimentaire du site, qui conserve les occupations de l’unité F. Grâce à son enregistrement sédimentaire et archéologique, Cimitero di Atella nous offre une opportunité unique pour étudier l’évolution du paysage au Pléistocène moyen dans le sud de l’Italie et pour contribuer à éclairer les dynamiques de peuplement au nord de la Méditerranée durant cette période.

Détail de la séquence sédimentaire du site de Cimitero di Atella, prélèvement micromorphologique (fouille de 2024). Photo : R. Rocca.