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La connaissance des animaux aquatiques

Antiquité, Moyen Âge, Temps Modernes

Sous la direction d'Isabelle Draelants, Arnaud Zucker et Thierry Buquet, RursuSpicae, 4 | 2022, mis en ligne le 12 décembre 2022
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Éditorial

Le milieu élémentaire, ou ce que nous appelons le biotope, constitue dans la perception des animaux durant l’Antiquité comme au Moyen Âge un critère essentiel. C’est pourquoi les dauphins ou les crabes ont plus à voir avec les poissons qu’avec les mammifères terrestres ou les arachnides. Il semble que cette priorité donnée au milieu dans la construction des catégories soit culturellement très répandue et probablement encore vivace y compris dans notre regard moderne. La terminologie latine donnait aux animaux aquatiques le nom général de pisces ou aquatilia. Ce numéro s’attache précisément aux savoirs portant sur ces animaux « qui vivent dans l’eau ». Dans un sens étendu, l’ichtyologie ancienne ne concerne donc pas uniquement les poissons, mais tous les animaux aquatiques (cétacés, crustacés, mollusques, etc.), y compris certaines espèces amphibies comme le crocodile ou l’hippopotame, sans oublier les monstres et autres animaux plus ou moins imaginaires. Il existe une longue tradition de transmission des savoirs sur les animaux aquatiques, depuis Aristote et la tradition péripatéticienne. Elle passe par un canal étroit dans le monde latin, en particulier par les grands relais savants que sont Pline, Solin et Isidore de Séville, des hommes curieux et cultivés qui sont les pédagogues du monde latin en matière d’histoire naturelle. Cette tradition latine conduit aussi, sans que ce soit un aboutissement, aux bestiaires et aux encyclopédies médiévales, après avoir convoyé avec elle d’autres bagages culturels.
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