Mission Masafi 2016 : Mise en place d’un référentiel sur les sols actuels de la palmeraie

Auteur : Sophie Costa

Figure 1 : Différentes gestions agricoles dans l’oasis de Masafi (A : monoculture de palmiers dattiers ; B : parcelles abandonnées depuis 20 ans ; C : culture d’arbres fruitiers ; D : culture de céréales ; E : ajout de cendres ; F : ajout de fumier).

La campagne de terrain de décembre 2016, d’une durée de 10 jours, s’est déroulée sous les auspices de la Tourism and Antiquities Authority de Fujairah et du Ministère des Affaires étrangères. Les participants étaient J. Charbonnier, L. Purdue, S. Costa, A. Garnier, H. Djerbi, M. Crépy et M.-P. Pellegrino.

Cette campagne a eu pour objectif principal la mise en place d’un référentiel sur les sols de la palmeraie de Masafi afin de calibrer les futures études géoarchéologiques et paléoenvironnementales mises en œuvre dans le cadre de l’ANR : analyses pédo-sédimentaires, géochimiques, micromorphologiques, phytolithologiques et malacologiques.

La création d’un référentiel sur les sols actuels nous permet de vérifier :

  • si les sols enregistrent bien les différentes activités humaines qui ont lieu dans l’oasis.
  • de quelle manière ils réagissent aux différentes pratiques.

Une enquête ethnographique sur les techniques agraires actuelles dans l’oasis de Masafi a permis de sélectionner dix parcelles, caractérisées par différentes gestions agricoles : monoculture de palmiers, d’arbres fruitiers ou de céréales, utilisation d’un amendement d’origine animale ou cendreuse, zones abandonnées depuis 20 ans, etc. (Figure 1).

Des prélèvements de sédiments ont été réalisés dans de petits sondages creusés dans chacun de ces micro-environnements et ont été analysés en laboratoire selon toutes les disciplines mises en œuvre. Des faciès caractéristiques complets associés à chaque pratique ont ainsi pu être créés et pourront être utilisés comme clés de lecture des sols archéologiques. En effet, si ces faciès sont retrouvés dans des niveaux anciens, les interprétations paléo-paysagères seront facilitées et consolidées.

En plus du travail effectué dans la palmeraie, des prospections ont été menées en amont, dans le bassin versant à l’est de l’oasis de Masafi, et, en aval dans le Wadi Sidji. Ces prospections ont permis de compléter nos connaissances sur le fonctionnement des paysages naturels qui entourent et alimentent la palmeraie en eau et en sols mais également d’effectuer des prélèvements dans des environnements beaucoup moins impactés par les activités humaines. Cela permettra d’établir des faciès pouvant être comparés avec ceux présents dans l’oasis.