L’archéochimie et l’archéologie biomoléculaire au CEPAM

Malgré leur faible degré de conservation dans le registre archéologique, les substances naturelles organiques témoignent de pans entiers de la vie et des comportements des populations préhistoriques souvent mal documentés. Qu’il s’agisse de matières grasses animales, de produits laitiers, de substances apicoles, d’huiles, de goudrons ou d’exsudats végétaux ou encore de bitumes, ces matériaux ont été exploités de longue date, certains pour des raisons alimentaires, d’autres pour leurs vertus thérapeutiques, leurs propriétés adhésives, imperméabilisantes ou odoriférantes.

Dans des conditions spécifiques, ces matériaux peuvent se conserver sous forme d’encroûtements carbonisés visibles à la surface de poteries, piégés à l’intérieur de la paroi poreuse des récipients céramiques, sous forme de résidus d’emmanchement sur des outils lithiques ou osseux ou même sous forme de micro-résidus dans les sédiments archéologiques.

Ne possédant aucune morphologie décelable à quelque échelle d’observation que ce soit, ces résidus, amorphes, ne peuvent être étudiés que par des méthodes relevant de la physico-chimie. En combinant informations moléculaires sur les biomarqueurs conservés (acides gras, triglycérides, terpènes, etc.) et signatures isotopiques, il est possible d’identifier les substances exploitées, leur degré de transformation par les sociétés humaines et les processus présidant à leur récolte, leur fabrication et leurs utilisations, ainsi que les systèmes socio-économiques impliqués dans leur exploitation.

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